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L’audience solennelle de
présentation du nouveau procureur général s’est tenue ce vendredi. Rémy Heitz y
a détaillé le plan d’action qu’il prévoit de mener au sein de la juridiction.
Il a désormais son siège.
Après sa nomination officielle
le 1er juillet dernier, Rémy Heitz a été présenté
en tant que procureur général près la Cour de cassation ce vendredi 8 juillet,
dans la Grand’chambre de l’institution à Paris.
C’est le premier président
Christophe Soulard qui a débuté l’audience. Ce dernier a salué « la
pluralité des tâches et fonctions » occupées par Rémy Heitz durant sa
carrière, de substitut du procureur au parquet de Pontoise en 1989 à procureur général
près la cour d’appel de Paris en 2021, en passant par les cabinets de plusieurs
ministres et la délégation interministérielle à la sécurité routière. « Votre
éclatante réussite dans tous les postes que vous avez occupés, vous la devez à
un travail sans relâche, à des qualités intellectuelles remarquables et au calme
que vous conservez en toutes circonstances », a affirmé Christophe
Soulard.
Durant son discours, Rémy
Heitz a tenu à donner les lignes directrices de son action future, en énonçant
quatre « impulsions ». D’abord, le nouveau procureur général
souhaite donner les moyens d’agir au parquet général, rendant à cet égard
hommage à son prédécesseur François Molins, qui, selon lui, « a défendu
avec force une proposition de modifications législatives traduisant dans la loi
l’indépendance dont jouissent de facto les avocats généraux dans l’exercice de
leur mission ». Rémy Heitz compte bien suivre la même ligne et a
interpellé Élisabeth Borne, présente à l’audience, ainsi que les représentants
du Sénat et de l’Assemblée nationale : « Il est possible de donner
rapidement au parquet général de la Cour de cassation les moyens de son action
en levant les ambiguïtés et en mettant en cohérence les textes avec la pratique »,
a estimé le procureur général.
Le nouveau procurer général compte
également ouvrir la Cour vers l’extérieur, promettant « de l’ouverture
et du dialogue » vers l’ensemble des partenaires institutionnels de la
juridiction. Objectif : « mieux cerner les incidences sociales,
économiques et juridiques des décisions prises dans ces murs », a-t-il
annoncé. Rémy Heitz souhaite également développer les échanges internationaux
du parquet général.
La gestion des ressources
humaines fait également partie des priorités du nouveau procureur général,
également co-président du Conseil supérieur de la magistrature et
vice-président du conseil d’administration de l’École nationale de la
magistrature. Il devra notamment relever le défi du recrutement de 1500
magistrats en cinq ans annoncé par le ministère de la Justice.
Quatrième et dernière « impulsion » :
l’avenir. Rémy Heitz a affirmé vouloir faire en sorte que la Cour de cassation
« continue à être pionnière, par exemple sur le champ numérique »,
et s’est réjoui de la meilleure accessibilité des avis du parquet général,
disponible via la plateforme Judilibre. « Il s’agit d’un enjeu
démocratique majeur », a-t-il appuyé
Le nouveau procureur général
devra également travailler avec le premier président à un enrichissement des
motivations des arrêts les plus importants. Un « enjeu de légitimité de
la Cour », a prévenu Christophe Soulard.
Alexis
Duvauchelle
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