La société connue pour son
cœur artificiel avait lancé un appel aux dons il y a dix jours, sans succès. Le
TAE de Versailles devra statuer dans les prochains jours sur la demande de
redressement judiciaire.
L’entreprise Carmat, basée à
Vélizy-Villacoublay et connue pour son cœur artificiel, a annoncé se déclarer
en cessation de paiement auprès du tribunal des affaires économiques de
Versailles et solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire,
lundi 30 juin. Le cours de l’action de la société à la bouse de Paris a été
suspendu avant l’ouverture des marchés.
La société fondée en 2008
avait déjà annoncé publiquement ses difficultés financières il y a dix jours,
expliquant dans un communiqué de presse qu’elle se trouverait en état de
cessation des paiements à la fin du mois si elle n’était pas en mesure
d’obtenir d’ici là un complément de trésorerie d’au moins 3,5 millions d’euros.
Dans des posts publiés sur
les réseaux sociaux, la société expliquait également avoir besoin d’un
financement global de 35 millions d’euros dans les 12 mois suivants, dont
environ 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année.
« Dans un
environnement très dégradé et malgré tous nos efforts, nous ne sommes pas
parvenus à obtenir ces financements. C’est pourquoi nous faisons appel
aujourd’hui à la générosité de chacun pour permettre à Carmat de continuer à
sauver des vies », expliquait Carmat dans un post LinkedIn le 20 juin
dernier. Un appel aux dons avait été lancé, mais sur les millions d'euros espérés, la cagnotte en ligne n’a finalement rapporté que 19 420 euros.
La décision du TAE de
Versailles attendue prochainement
Pour justifier les
difficultés financières traversées par l’entreprise, son directeur général
Stéphane Piat a évoqué « la conjoncture actuelle et l’extrême
difficulté à lever des fonds sur les marchés financiers ». Le cours de
l’action de Carmat s’était effondré ces derniers mois, perdant – avant l’appel
à l’aide du 20 juin – près de 67 % sur un an et même 96 % depuis juin
2020.
Le TAE de Versailles devra
statuer dans les prochains jours sur la demande de redressement judiciaire. La
reprise des cotations à la bourse de Paris aura lieu une fois la décision
rendue.
« Dans l’attente de
la décision du tribunal, l’exploitation se poursuit et Carmat continue
d’explorer toutes les options qui permettraient la poursuite de ses activités »,
a précisé la société, qui a estimé que « l’ouverture d’une
procédure de redressement judiciaire constituerait le cadre le plus approprié
pour faciliter cette poursuite ».
Carmat a également assuré « continuer
à assurer le support des patients » bénéficiant d’un cœur artificiel
conçu par la société, et cela quelle que soit la décision du tribunal. Depuis la
première opération en 2013, plus de 120 cœurs ont été mis en service. De
premières implantations commerciales en dehors de l’Union européenne ont eu
lieu très récemment, avait annoncé la société au début du mois de juin.
Alexis
Duvauchelle
Photo
d’illustration issue de Wikimedia Commons