Trois plaques commémoratives
ont été « volontairement » cassées, quelques jours après la
découverte de tags sur le mur des Justes du Mémorial de la Shoah à Paris.
« Un acte abject ».
Dans la nuit du 20 au 21 mai, trois plaques en hommage aux anciens combattants ont
été détruites sur le parvis du monument aux morts des allées Aristide Briand, à
Corbeil-Essonnes.
La mairie, qui précise dans
un communiqué que cet acte a été commis « volontaire[ment] », ajoute
que les plaques profanées étaient destinées à la mémoire des combattants
d’Algérie, du Maroc et de Tunisie ; à celle des résistants, réfractaires et déportés
de la seconde guerre mondiale, et à celle des anciens de la première armée
française commandé par le général de Lattre de Tassigny.
Ce constat intervient
quelques jours après la découverte de tags représentant des mains rouges sang
recouvrant le célèbre mur des Justes du Mémorial de la Shoah, au sein de la
capitale, symbole de la lutte contre l’antisémitisme. Des dégradations qui s’étaient
produites juste après la commémoration de la rafle du billet vert, première
arrestation massive de juifs à Paris, et qui avaient mené la maire de la ville,
Anne Hidalgo, à saisir le procureur de la République.
Une enquête de police
diligentée
A Corbeil-Essonnes, le maire
de la commune, Bruno Piriou, a déjà indiqué qu’il « dénonç[ait] et
condamn[ait] avec la plus grande solennité » cet acte de vandalisme. « Une
plainte a d’ores et déjà été déposée et une enquête de police diligentée »,
a fait savoir l’édile.
Le groupe d’élus Corbeil-Essonnes
au cœur, ayant constaté la veille, à 23h, que les débris des plaques n’avaient toujours pas
été rajoutés, pointe toutefois ce midi sur sa page Facebook : «
Combien de temps faut-il à la ville pour ne serait-ce que ramasser les plaques
cassées ? Pas besoin d’en rajouter plus ! Corbeil-Essonnes mérite mieux ! ».
La veille, il demandait par ailleurs à la municipalité de « faire toute
la lumière sur le ou les responsables de cet acte lamentable », ce
qui, estimait-il, « devrait être possible, puisqu’il semblerait que des
caméras donnent sur ce lieu ».
Des infractions sévèrement
réprimées
En 2016, déjà, des gerbes de
fleurs déposées pour la commémoration du 8 mai 1945 avaient été détruites sur
ce même monument et une stèle détériorée. Les nouveaux agissements d’hier sont
l’occasion de rappeler que ces infractions peuvent être sévèrement réprimées
par la loi.
En effet, « la destruction,
la dégradation ou la détérioration » sur « un bien culturel
qui relève du domaine public mobilier ou qui est exposé, conservé ou déposé (…)
dans un lieu dépendant d'une personne publique ou d'une personne privée
assurant une mission d'intérêt général (…) » est sanctionnée par l'article
322-3-1 du code pénal, qui prévoit une peine de sept ans
d'emprisonnement et 100 000 € d'amende.
De son côté, l’article 225-17
du même code prévoit que « la violation ou la profanation, par quelque
moyen que ce soit, de tombeaux, de sépultures, d'urnes cinéraires ou de
monuments édifiés à la mémoire des morts est punie d'un an d'emprisonnement et
de 15 000 euros d'amende ». A bon entendeur !
Bérengère
Margaritelli