Cet outil de sensibilisation,
installé aux abords de plusieurs lieux symboliques de la commune dans le cadre
de la semaine de prévention des violences sexistes et sexuelles, vise à alerter
sur les situations relevant des violences au sein du couple.
« Vous avez remarqué
ce qui a changé devant le Palais de Justice d'Évry ? » interpellait,
lundi, le barreau de L’Essonne sur son compte LinkedIn, dévoilant une photo qui
laisse apparaître un nouveau panneau devant la juridiction, et pas des
moindres : un violentomètre, accompagné de la mention « la ville
d’Evry-Courcouronnes lutte contre les violences faites aux femmes ».
Une installation qui
s’inscrit dans le cadre d’une semaine de prévention des violences sexistes et
sexuelles « spéciale jeunes couples », du 20 au 25 novembre, au sein de
la commune. A ce titre, la municipalité a ainsi fait poser cette pancarte
devant plusieurs lieux symboliques ou hautement fréquentés de la ville
: si le choix de la juridiction
essonnienne n’est donc pas anodin, les abords de « chaque collège et chaque
lycée », cible principale de cette initiative, ont également été parés de
ce nouvel attribut, rapporte Le Parisien, mais aussi ceux la gare, lieu
de passage par excellence.
Un outil pour évaluer si sa
relation amoureuse est saine
Le violentomètre, cela vous
dit peut-être quelque chose : présenté sous forme de règle cartonnée, cet
outil de sensibilisation, destiné à rappeler ce qui relève ou non des violences
au sein du couple, permet à chaque femme d’évaluer si sa relation amoureuse est
saine et consentie à travers une gradation colorée allant du vert au rouge en
passant par le orange (des comportements tout à fait adaptés aux comportements
les plus dangereux), et divisée en trois segments intitulés « Profite »,
« Vigilance, dis stop ! » et « Protège-toi, demande de
l'aide ».
Ainsi, un conjoint qui
« respecte [l]es décisions, [l]es désirs et [l]es goûts » de
sa partenaire ou qui « accepte [s]es amis et [sa] famille »
s’inscrit par exemple une relation équilibrée. En revanche, le fait de « rabaisse[r]
[s]es opinions et [s]es projets », « contrôle[r] [s]es
sorties, habits, maquillage » ou bien « fouille[r] [s]es
textos, mails, applis » est classé comme étant constitutif de
violences, et à l’extrémité de la règle, « pousse[r], tire[r],
gifle[r], secoue[r], frappe(r] » sa compagne, « [l]’oblige[r]
à avoir des relations sexuelles » et la « menace[r] avec une
arme » relèvent de l’urgence et du danger.
Une permanence téléphonique
dédiée aux victimes de violences conjugales
Inspiré de supports existants
en Amérique latine, conçu par les Observatoires des violences faites aux
femmes, « cet outil, simple et percutant, est un indicateur de la santé
d'une relation amoureuse » qui « guide chacun dans
l'appréciation de sa situation personnelle et encourage à ne pas minimiser les
signes précurseurs de violences », souligne le barreau de l’Essonne.
Ce dernier invite également à
adopter le « bon réflexe » si un(e) Essonnien(ne) identifie
des signes d'alerte dans sa propre relation ou celle d'un proche : appeler le 3919 ou la permanence téléphonique
des avocats de l'Essonne dédiée aux victimes de violences au sein du couple au
07 72 00 02 07. « Nous sommes à vos côtés pour vous
assister dans vos démarches et procédures juridiques. Les portes de nos
permanences juridiques vous sont ouvertes pour vous orienter et faire cesser
les violences, affirme le barreau à destination des victimes. Ensemble,
brisons le silence ».
Bérengère
Margaritelli