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(92) Des opérations antimoustique tigre dans les Hauts-de-Seine

(92) Des opérations antimoustique tigre dans les Hauts-de-Seine
Publié le 04/09/2023 à 09:50

Repéré pour la première fois dans le Sud-Est de la France en 2004, le moustique tigre se répand depuis dans l’Hexagone. Comme toute l’Île-de-France, le département des Hauts-de-Seine n’est pas épargné et fait l’objet de mesures.

En réponse à la découverte d’un cas de dengue à Colombes, et après une première intervention menée fin août, une nouvelle opération de démoustication aura lieu au sein de la commune, secteur Léon Bourgeois, le 6 septembre, selon les informations délivrées par la ville.  

Le 21 août 2023, l’Agence régionale de santé (ARS) avait reçu le signalement d’un cas de dengue chez une personne de retour d’un voyage hors de France, domiciliée en dehors d’Île-de-France mais ayant séjourné à Colombes, durant sa période de virémie, comme l’Agence le précise dans un communiqué.

A la demande de l’ARS Île-de-France, l'Agence régionale de démoustication (ARD), opérateur privé spécialisé dans la détection et l’élimination de moustiques en Île-de-France, a « mené une enquête entomologique » et mis en œuvre des mesures de réduction des gites larvaires et de sensibilisation de la population, « avant d’intervenir par un traitement à base d’insecticide visant les lieux de repos du moustique tigre (buissons, bosquets, feuillages etc.) dans un périmètre de 150 mètres de rayon ».

Apparu en France métropolitaine depuis bientôt 20 ans, le moustique tigre sévit chaque année du printemps à l’automne et colonise de plus en plus le territoire. Le département des Hauts-de-Seine ne fait pas exception, et une intervention dans d’autres communes est envisagée, comme à Rueil-Malmaison. Dans le reste de l’Île-de-France, une opération a été menée à Paris, dans le 13e arrondissement, en parallèle de celle menée à Colombes.

Invasif et plutôt coriace, l’insecte est difficile à éradiquer. Dans la mesure où il véhicule des maladies potentiellement dangereuses pour l’homme, son expansion est considérée comme un problème de santé publique.

Un insecte sans adversaire

Tout le monde connaît le bon vieux moustique commun dont le bourdonnement perturbe les nuits d’été, le trouble-fête des barbecues, celui dont les piqûres rappellent son passage plusieurs heures après. Ce n’est pas franchement un ami, mais il n’est pas plus dangereux que ça. En quoi son cousin le moustique tigre, diurne et silencieux, est-il plus nuisible?? Le problème est qu’il appartient une espèce originaire d’Asie qui ne rencontre pas de frein à son développement dans notre environnement. En effet, comme beaucoup de colonisateurs, il a été déplacé de son milieu natif, l’Asie du Sud-Est, et introduit par accident en France métropolitaine. Dans l’écosystème de notre territoire, sa population n’est pas régulée naturellement, en raison de l’absence de prédateurs, d’où sa prolifération.

Le risque principal encouru par l’homme est la transmission de maladies «?exotiques?», la plupart du temps absentes du territoire, et potentiellement dangereuses. Les trois virus les plus portés par ce diptère tropical sont la dengue, le chikungunya et le zika.

Que dit la loi ?

Premièrement, l’inconfort et le mécontentement des habitants ne suffisent pas pour entraîner une action des pouvoirs publics. L’évènement déclencheur est le cas d’une transmission avérée d’une maladie à un humain par le moustique, et donc d’une menace pour la santé publique. Toutefois, toute demande d’autorisation effectuée par le Conseil Départemental peut être examinée.

Après validation de la zone à couvrir, des agents des services publics ou d’organismes spécialisés sont affectés à l’application et au suivi des traitements visant l’éradication du moustique tigre du secteur. Les opérateurs peuvent pour cela accéder à tout lieu public ou privé, après en avoir préalablement informé la population. Les propriétaires, locataires et occupants, particuliers ou professionnels, ont alors le devoir de tout mettre en œuvre pour faciliter l’intervention. Ils ont également l’obligation de respecter les directives, à commencer par l’entretien de leurs divers points d’eau. Si des travaux sont nécessaires et qu’ils ne sont pas réalisés dans un délai de deux mois, le personnel habilité est en droit de les exécuter d’office, aux frais du contrevenant.

Les pouvoirs publics misent sur la veille citoyenne

Le moustique tigre vit à proximité de l’homme, en extérieur, et se déplace peu. Normalement, il dispose de tout pour survivre et se reproduire (nourriture, habitat pour les œufs, ombre) dans un espace limité. Apercevoir des spécimens signifie donc qu’un lieu de ponte est forcément alentour.

Bien que la réglementation ne l’impose pas, les citoyens sont invités à signaler, dans l’intérêt général, toute apparition de ces insectes. En effet, les insecticides et répulsifs ne suffisent pas à circonscrire leur présence. Une partie de la solution passe par la prévention, en particulier la suppression des lieux de ponte, dans les eaux stagnantes. A ce titre, l’entretien régulier de son jardin réduit les espaces de repos utilisables par le moustique. Ces gestes du quotidien, à la portée de chacun, peuvent contribuer à limiter la prolifération de l’espèce.

Nathalie Le Brusq

Bérengère Margaritelli

 

 

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