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(93) Hommage à Ilan Halimi : un olivier commémoratif abattu à Épinay-sur-Seine

(93) Hommage à Ilan Halimi : un olivier commémoratif abattu à Épinay-sur-Seine
@Mairie Epinay-sur-Seine
Publié le 18/08/2025 à 17:05

L’arbre planté en hommage au jeune homme de confession juive qui avait été torturé à mort en 2006 par le « gang des barbares » a été sectionné à Épinay-sur-Seine dans la nuit du 13 août. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour destruction de bien d’utilité publique.

« Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n’en sera rien : la Nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. » Sur le réseau social X, vendredi 15 août, le président de la République a réagi avec fermeté après l’abattage de l’olivier planté en 2011 au jardin d’Alcobendas, en mémoire d’Ilan Halimi, torturé à mort en 2006 par le « gang des barbares ». Le jeune homme de 23 ans, de confession juive, avait été enlevé puis assassiné par ce gang dirigé par un islamiste autoproclamé, un certain Youssouf Fofana.

Selon le maire d’Épinay-sur-Seine, Hervé Chevreau, qui se réfère aux images des caméras de vidéosurveillance, un homme équipé d’un sac à dos se serait introduit dans le parc à 1h50 dans la nuit du 13 au 14 août, alors que le site ferme à 21h30. Il aurait ensuite sectionné l’arbre, probablement, à l’aide d’une tronçonneuse. Revenant sur cette dégradation, Emmanuel Macron a assuré que la République resterait « toujours intransigeante » face à l’antisémitisme et que « tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine ».

Par ailleurs, le parquet de Bobigny a confirmé vendredi à l’Agence France Presse (AFP)  l’ouverture d’une enquête pour destruction de bien d’utilité publique, confiée à la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis. Face à l’émotion suscitée par cet événement, le préfet Julien Charles s’est immédiatement rendu sur place, aux côtés du grand rabbin de France, Haïm Korsia.

De vives réactions de la classe politique

Plusieurs responsables politiques ont également réagi à cet abattage. Sur X, vendredi, le Premier ministre François Bayrou a dénoncé un « arbre (…) rempart contre l’oubli, fauché par la haine antisémite », rappelant que « nul crime ne peut déraciner la mémoire ». De son côté, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé son « dégoût et [sa] colère » face à ce geste, estimant que « la barbarie de ses geôliers et assassins se poursuit dans la haine antisémite de ceux qui ont détruit l’arbre planté en sa mémoire ».

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, a également confié à l’AFP que « cette réaffirmation violente de l’antisémitisme à la face de la société est quelque chose d’extrêmement douloureux », ajoutant : « il n’y a rien de plus lâche, et les assassins de sa mémoire ne valent pas mieux que ceux qui lui ont pris la vie il y a vingt ans ».

Mathieu Hanotin, président de l’établissement public territorial Plaine Commune, auquel appartient Épinay-sur-Seine, a dénoncé « un acte de vandalisme portant atteinte à la mémoire collective de ce meurtre antisémite ». L’actuel maire de Saint-Denis a assuré dans un communiqué de presse qu’« un nouvel arbre commémoratif sera replanté dans les meilleurs délais ».

Cet acte n’est pas isolé : en 2019, deux arbres plantés en hommage à Ilan Halimi, dont l’un portait sa photo, avaient déjà été sciés à Sainte-Geneviève-des-Bois, là où il avait été retrouvé agonisant au bord d’une voie ferrée.

Romain Tardino

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