En déplacement dans un
collège à Reims ce 12 février, Nicole Belloubet a annoncé la mise en place de
ce dispositif afin d’identifier les établissements où le harcèlement est
présent, et d’en prévenir les risques.
Parce qu’« une des
premières conditions de la réussite [scolaire], c’est la sérénité dans les
écoles et dans les classes », Nicole Belloubet, nouvelle ministre de
l’Éducation fraîchement désignée, a annoncé, à l’occasion de son premier déplacement
en tant que telle dans le collège Robert-Schuman à Reims, le renforcement du programme
de lutte contre le harcèlement à l’école, avec la mise en place d’un baromètre
annuel.
Ce baromètre, qui s’apparente
à une enquête, à l’image de l’enquête nationale impulsée par le ministère de
l’Éducation en novembre dernier dans le cadre de sa campagne « Ne
minimisons pas ce que vivent les enfants », permettra d’établir une
liste des établissements et classes où des situations de harcèlement sont
révélées, et ainsi « approfondir les enquêtes pour donner à l’ensemble
des personnes impliquées les moyens d’agir plus précocement », a
expliqué Nicole Belloubet pendant la conférence de presse, comme le rapporte
notamment France Info. Ce dispositif sera pour sa part systématiquement
déployé chaque année.
« Un élève sur cinq
par classe subi du harcèlement scolaire »
Et il convient d’agir
rapidement. En effet, la visite de la ministre coïncidant avec la parution des
résultats de l’enquête sur le harcèlement scolaire de novembre 2023, celle-ci
en a profité pour partager des chiffres édifiants sur ce sujet « majeur »
qu’est le harcèlement.
« Actuellement, plus
d’un élève par classe en moyenne subi du harcèlement scolaire » a-t-elle
illustré. Les premiers résultats statistiques de l’enquête dévoilent notamment
que 5 % des élèves de primaires sont touchés par le harcèlement, de même
que pour 6 % des collégiens et 4 % des lycéens. En outre, 2 %
des collégiens et lycéens ont peur d’aller à l’école à cause d’un ou plusieurs
élèves. Un taux qui grimpe à 5 % pour les élèves du primaire.
Au total, près d’un million
d’enfants vivent une situation de harcèlement à l’École en France. « C’est
un véritable fléau qu’il faut régler et sur lequel que nous devons agir »
a martelé durant son déplacement la ministre de l’Éducation, appelant, toujours
selon France Info, à « mieux [le] connaitre, surtout dans les écoles,
car au-delà des personnes en situation de harcèlement, il y a aussi des jeunes
à risque », estimées à 19 % dans les écoles. La campagne
nationale de novembre faisait état d’une hausse de 300 % de tentatives de
suicide chez les jeunes de moins de 15 ans.
150 emplois créés pour
intervenir sur le sujet du harcèlement
Mais en plus d’un instrument
pour mesurer ce fléau via le baromètre annuel, Nicole Belloubet a indiqué que
la lutte contre la harcèlement passe aussi par un accompagnement des équipes pour
agir sur le terrain. C’est pourquoi 150 emplois à plein temps sur ce sujet ont
été créés, « 30 dans les académies et 120 dans les départements, qui
seront des personnes chargées de mettre en place l’ensemble de la coordination
sur ces dossiers ».
Et si les professeurs et les
CPE sont « très impliqués », les infirmiers et assistants
sociaux le sont également. À ce titre, la ministre a déclaré qu’ils pourront
obtenir un complément indemnitaire de 1 250 euros. « Une mesure
qui permet de traiter l’ensemble des personnes qui intervienne sur ces champs
là à égalité. »
En outre, et parce que le
harcèlement est l’une des politiques prioritaires du gouvernement, les recteurs
ont été enjoints de mettre rapidement en place l’ensemble des processus
évoqués, afin de faire régner un espace de sérénité « où il n’y a pas
de violence de quelque sorte que ce soit », et ce afin de permettre à
tous les élèves de « bien apprendre et arriver à maitriser [leurs]
connaissances ».
Allison
Vaslin