ENTREPRISE

Les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter en Île-de-France

Les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter en Île-de-France
Publié le 25/07/2024 à 17:59

Une étude menée par l'Observatoire consulaire des entreprises en difficulté de la CCI Paris Ile-de-France révèle une augmentation continue des défaillances d'entreprises. Malgré cette tendance préoccupante, la hausse des procédures amiables se poursuit, en augmentation de 21 %, avec une progression particulièrement marquée des conciliations.

Selon le dernier bulletin de santé des entreprises en Île-de-France pour le premier trimestre 2024, publié par l'Observatoire consulaire des entreprises en difficultés (OCED) de la CCI Paris Île-de-France, le nombre de défaillances en Île-de-France au 1er avril 2024 « est désormais 30 % supérieur à celui de fin 2019 », soit 13 519 entreprises en difficulté.

Si la hausse se constate au plan national (+ 29 % d’ouvertures de procédures en glissement annuel au 1er avril 2024), la région est particulièrement affectée (+ 47 %).

Liquidations d’entreprises : 7 900 salariés ont perdu leur emploi

Concrètement, sur une période de 12 mois, le 1er avril 2024 marque également une augmentation significative des alertes des présidents des tribunaux de commerce, en augmentation de 8 %, soit plus de 5 028 alertes enregistrées. Les procédures de sauvegarde ont quant à elles bondi de 62 %, avec un cumul sur 12 mois de 247 procédures, tandis que les redressements judiciaires et les liquidations judiciaires ont respectivement progressé de 18 % et 49 %.

Sur les douze derniers mois, plus de 7 900 salariés ont ainsi perdu leur emploi en raison de la liquidation judiciaire de leur entreprise, sur les ressorts des tribunaux de commerce de Paris, Nanterre et Créteil. Ce chiffre, bien qu’en légère baisse depuis décembre 2023, reste en hausse de 43 % au 1er avril 2024, et est 1,6 fois supérieur au niveau de fin 2019 . Soulignons que les trois tribunaux pré-cités « représentent à eux seuls près de 40 % des ouvertures de procédures en Île-de-France » d’après l’OCED.

En parallèle, les effectifs salariés concernés par les procédures de sauvegarde et de redressement judiciaire ont augmenté de 70 % en glissement annuel au 1er avril 2024, « représentant un peu plus de 45 300 salariés ». Une augmentation qui s'explique non seulement par la hausse des procédures mais également par l'importance des effectifs des entreprises concernées, 5,3 fois plus nombreux qu’à la fin de 2008.

810 conciliations en un an

A noter en revanche que les procédures amiables, telles que le mandat ad hoc et la conciliation, ont le vent en poupe, et « enregistrent une augmentation de 21 %, soit 1249 procédures ». En particulier, 810 conciliations ont pu avoir lieu, en augmentation de 27 % par rapport à l’année dernière.

Pour les entreprises en procédure amiable, « le nombre d'emplois concernés a également progressé de 75 % en glissement annuel au 1er avril 2024, touchant environ 172 900 salariés dans les ressorts des tribunaux de commerce de Paris et Nanterre » affirme l’Observatoire. Ce nombre, en lien avec la progression des ouvertures de procédures, est 5,9 fois supérieur à celui de fin 2008. Bien que ce chiffre soit élevé, il constitue surtout un signal positif, puisque les emplois ont plus de chances d’être pérennisés dans le cadre de ces procédures.

Croissance modeste et incertitude géopolitique

Ce rebond des procédures amiables et judiciaires en Île-de-France peut s’expliquer par « l’existence d’un contexte économique de croissance modeste et d'incertitude géopolitique » dont plusieurs facteurs en ont été la cause : un déficit commercial encore élevé, une inflation persistante, des conditions de crédit difficiles, et une augmentation des demandes d’intervention de l’AGS (le Régime de Garantie des Salaires).

Malgré des chiffres préoccupants, l’OCED note quelques éléments « encourageants », notamment la croissance du PIB, la progression de la consommation des ménages, l’augmentation de l’emploi salarié ou encore la hausse des créations d’entreprise au premier trimestre 2024, note la CCI.

Romain Tardino

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