Reconduite par décret du
président de la République paru au Journal officiel le 4 octobre, l’ancienne
bâtonnière a fait savoir qu’elle poursuivrait les « transformations
déjà engagées » à la tête de l’Ecole nationale de la magistrature.
Si son élection en 2020 n’avait pas manqué
de faire réagir les magistrats et les syndicats, cela n’a pas empêché l’avocate
au barreau de Paris Nathalie Roret d’être reconduite aux fonctions de
directrice de l’École nationale de la magistrature (ENM).
Nommée par décret du
président de la République paru au Journal officiel le 4 octobre, sur un
rapport de la Première ministre et du garde des Sceaux, Nathalie Roret (re)prendra
ses fonctions le 7 octobre. Elle reste ainsi la seule femme à avoir occupé ce
poste.
Faire face à l’augmentation
des effectifs
Nathalie Roret compte ainsi
poursuivre « les transformations déjà engagées afin de permettre à
l’École d’accomplir l’ensemble de ses missions et d’assurer, sous le signe de
l’excellence, le recrutement et la formation d’un nombre historique de magistrats »,
puisque 1 500 magistrats seront installés en juridiction d’ici à 2027,
indique le communiqué relatif à sa nomination.
Premier challenge, donc :
faire face à l’augmentation des effectifs des auditeurs de justice - 380
auditeurs ont été accueillis au sein de la promotion 2023, est-il indiqué sur
le site Internet de l’ENM - et ce, en dépit des « capacités d’accueil
limitées » des deux sites de l’école, comme elle l’avait indiqué au JSS
en avril 2023.
C’est pourquoi fin 2022,
Nathalie Roret avait signé un bail pour un « projet immobilier
d’ampleur » à Bordeaux, qui pourra accueillir 150 élèves. « Toutefois,
nous nous acheminons vers des promotions annuelles de l’ordre de 500 élèves »,
avait-elle pointé.
La formation des auditeurs de
justice doit « répondre aux enjeux de l’institution judiciaire »
Cette augmentation va par
ailleurs de pair avec « une évolution de la formation permettant de
répondre aux enjeux de l’institution judiciaire, tels qu’ils ont été notamment
définis par la réflexion menée dans le cadre des États généraux de la Justice »,
nous avait confié Nathalie Roret au printemps dernier, à savoir notamment « le
management pour animer l’équipe juridictionnelle, la mise en œuvre de la
politique de l’amiable dans les procédures civiles et le renforcement des
méthodes de communication judiciaire avec le souci d’une meilleure intégration
du justiciable et de ses attentes dans les actions juridictionnelles ».
Au titre de ses autres challenges,
maintenir la qualité de la formation, bien sûr, mais aussi « la qualité
de vie au travail, du maintien collectif et de l’exemplarité que doit porter
une grande école de la République ». Autant de défis incombant (encore)
à la directrice fraîchement reconduite, qui aura trois ans pour y faire face.
Allison
Vaslin