L’ex vice-président a été élu
à la tête de l’instance représentative de la profession ce jeudi 31 octobre, pour
un mandat de quatre ans. Il prendra ses fonctions dès demain.
La route était pour lui toute
tracée – enfin presque. Ex premier vice-président puis président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes (nouvellement regroupée) de
Versailles et du Centre, mais aussi vice-président de la Compagnie nationale depuis 2020, période
marquée par l’entrée en vigueur progressive de la loi Pacte et par la crise
sanitaire, Philippe Vincent a été élu ce jeudi président de la CNCC parmi plusieurs candidats, dont Vincent
Reynier, président de la CRCC Paris.
L’homme de 53 ans prend ainsi
la relève de Yannick Ollivier, qui lui a adressé « tous [ses] meilleurs
vœux de réussite et de succès ». « C’est un honneur de servir
la profession. Notre institution est entre de bonnes mains avec une nouvelle
équipe, rajeunie, porteuse de compétences et d’avenir » a assuré le prédécesseur
du nouveau président sur les réseaux.
Né à Lyon, Philippe Vincent a
débuté sa carrière à la Fiduciaire de France à Oyonnax dans le Jura, avant de
rejoindre les équipes de PwC en 1994, cabinet au sein duquel il est associé
depuis 2006. Il prendra la tête de l’instance représentative de la profession dès
vendredi 1er novembre, pour un mandat de quatre ans.
En attendant, le nouveau
président a affiché ses ambitions dans un communiqué : « Mon projet
pour la profession s’inscrit dans la continuité de la mandature qui s’achève,
avec une ambition triple : continuer d’ancrer le commissaire aux comptes comme
allié des dirigeants de PME, assoir notre légitimité en matière de durabilité (…),
et jouer un rôle précurseur pour anticiper les bouleversements de l’IA. En
toile de fond, le sujet de l’attractivité restera une priorité pour préparer
l’avenir. »
Les bouchées doubles sur l’attractivité
lors du précédent mandat
Car d’attractivité, il a été
beaucoup question ces dernières années, au sein de la Compagnie. En cause, les
difficultés de recrutement rencontrés par les cabinets. Prenant le taureau par
les cornes, la CNCC a ainsi mis les bouchées doubles pour séduire les étudiants,
notamment à travers une campagne d’affichage XXL, mais aussi un partenariat avec
l’humoriste Panayotis Pascot via le média populaire Konbini, ou encore, plus
récemment, avec le podcast « Anatomie d’une bulle »,
triplement récompensé au Paris Podcast Festival Pro. En s’entourant de l’agence
de production Louie média, notamment prisée du grand public pour ses podcasts « Emotions »
et « Passages », la Compagnie a franchi le cap, il y a quelques
semaines, des 100 000 écoutes.
Par ailleurs, la CNCC, qui s’est
également employée à faire du
pied aux chefs d’entreprise - entre autres, en lançant sa plateforme
des entités auditées The Smart List en 2023 et en organisant une série de webinaires
sur les entreprises en difficulté - a réussi le pari de faire entendre la voix
de la profession ; laquelle entendait jouer un rôle central dans la transcription
de la directive CSRD sur le reporting de durabilité des entreprises. « Le
cadre et les termes retenus par l’ordonnance de transposition consacrent notre
légitimité (…) Elle témoigne de notre capacité à apporter de la confiance sur
l’information publiée, qu’elle soit financière ou non-financière. Elle marque
également la reconnaissance de notre savoir-faire d’auditeurs et l’exigence de
nos règles déontologiques » s’était félicité Yannick Ollivier dans l’édito
du dernier rapport annuel, publié en juin dernier.
Avec la généralisation de la
certification des rapports de durabilité, les commissaires aux comptes renforcent
donc leur office auprès des entreprises. Si elle s'applique en France depuis
le 1er janvier, la directive doit entrer progressivement en vigueur.
La profession est attendue au tournant… et le nouveau président de son institution
représentative aussi.
Bérengère
Margaritelli