SOCIÉTÉ

Un appel à projets pour rendre plus visibles les applications de lutte contre les violences faites aux femmes

Un appel à projets pour rendre plus visibles les applications de lutte contre les violences faites aux femmes
Publié le 12/07/2024 à 14:27

Ouverte aux candidatures jusqu’au 1er septembre 2024, l’initiative permettra qu’un certain nombre d’applications soient « promues auprès du grand public » par quatre ministères, dont celui de la Justice.

Rendre plus « claires » et « lisibles » les applications de lutte contre les violences faites aux femmes : tel est le but d’un groupe de travail interministériel qui a lancé fin juin un appel à projets dédié.

En effet, si le ministère de la Justice a renforcé ces dernières années son arsenal législatif pour lutter contre les violences faites aux femmes dans l’espace public (descente des bus « à la demande », réseau de « lieux sûrs ») et au sein du couple (téléphone grave danger, ou encore, plus récemment, pôles spécialisés en matière de violences intrafamiliales et ordonnance provisoire de protection immédiate), en parallèle, les logiciels destinés à proposer aux victimes des solutions numériques d’alerte, de stockage de preuves et de ressources d’informations se multiplient.

Pas de financement, mais une « promotion »

L’ initiative, portée conjointement par le ministère chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes, le ministère de la Justice, celui de l’Intérieur et celui des Transports, vise donc à rendre plus visibles des citoyens les « applications existantes en matière de prévention des violences faites aux femmes » comme « outils complémentaires à ceux des pouvoirs publics ».

Un coup de projecteur gagnant-gagnant, est-il sous-entendu en filigrane, puisque si aucune « dotation financière » n’est prévue à la clef pour les éditeurs des applications bientôt retenues, les quatre ministères disent cependant s’engager, dans les lignes directrices de l’appel à projets, « à promouvoir [celles-ci] auprès du grand public », « gage de qualité » pour les utilisateurs et utilisatrices, affirment-ils.

Les programmes lauréats seront notamment référencés sur les sites Internet des ministères concernés et « valorisés à la faveur du déploiement de la stratégie de prévention de la délinquance », avec une distinction entre les gratuits et les payants.

La sécurité pour les utilisateurs passée au crible

Dans le détail, cet appel à projets s'adresse aux associations, aux entreprises, aux établissements publics industriels et commerciaux, et à toute personne morale de droit public porteuse d’applications «  contribuant à la prévention et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, dont la lutte contre la prostitution, ainsi que les violences au sein du couple », est-il indiqué.

Le gouvernement précise toutefois que celles-ci doivent « garanti[r] un certain niveau de qualité et de sécurité pour les utilisateurs ». Ainsi, le respect des règles relatives au traitement des données personnelles et la réalisation d’un audit de sécurité du système d’information de l’application feront partie des critères passés à la loupe.

En-dehors de cet aspect, autre exigence prévue par le groupe de travail : les fonctionnalités des « applis » postulantes doivent permettre l’orientation des victimes vers des services d’écoute et d’accompagnement ainsi que le signalement des faits à la police et à la gendarmerie.

Les applications lauréates dévoilées mi-septembre

Les entités souhaitant mettre en avant leur action devront se manifester avant le 1er septembre 2024, et déposer leur candidature via un formulaire à retrouver sur le site justice.gouv.fr et à envoyer à l’adresse DGCS-SDFE-B2@social.gouv.fr. Pour connaître les résultats, il faudra ensuite patienter jusqu’à « mi-septembre », indique un communiqué. La sélection des projets retenus sera effectuée par un comité composé de représentants de chacun des ministères porteurs.

Au cours de leur vie, huit Françaises sur dix sont confrontées à au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue ou les transports en commun, et 3 376 infractions d’outrage sexiste ont été enregistrées en 2023 par les forces de l’ordre, rappelle le gouvernement*. Par ailleurs, en 2022, 244 301 personnes ont été victimes de violences au sein du couple, dont 86% sont des femmes**.

Bérengère Margaritelli

* enquêtes IFOP ** SSMI « les violences conjugales enregistrées par les forces de sécurité en 2022 », Info rapide n°28, nov 2023

0 commentaire
Poster

Nos derniers articles