Les demandeurs souhaitaient
faire annuler les arrêtés du maire d’Argenteuil autorisant cette construction.
Trois autres recours restent en attente. Les associations déboutées étudient un
recours au Conseil d’État.
La cour administrative
d’appel de Versailles a rejeté le 26 avril dernier la requête de plusieurs associations
de défense de l’environnement. Ces dernières s’opposent à un projet de longue
date : la construction d’un complexe immobilier nommé « Les
promenades d’Argenteuil » (anciennement « Cap Héloïse »).
Celui-ci devrait se situer
sur l’île Héloïse et contenir 156 logements, plusieurs commerces, une salle de
spectacle de 1 000 places assises et un cinéma de neuf salles, le tout
réparti sur une surface de plus de 40 000m².
Le projet a déjà été revu une
première fois, en 2021. La hauteur des bâtiments a ainsi été réduite de quatre
mètres, et des arbres normalement destinés à l’abattage vont finalement être
conservés.
Des avancées toutefois
insuffisantes pour les associations requérantes, qui ont notamment avancé l’argument
écologique contre ce projet, regrettant une étude d’impact insuffisante sur la
justification du choix du site. Les associations ont également affirmé que la construction
ne respecterait pas le plan local d’urbanisme en vigueur. Les risques
d’inondations ont eux aussi soulevés, tout comme de potentiels problèmes de
stationnement et de circulation dans le quartier.
Dans une lettre adressée aux
riverains du futur complexe immobilier, le Comité Jean-Vilar dénonçait par
ailleurs « une culture malmenée à Argenteuil », notamment en
raison de la fermeture de la salle Jean Vilar se trouvant sur l’emplacement du
projet.
Les demandeurs souhaitaient
ainsi faire annuler des arrêtés du maire d’Argenteuil autorisant cette
construction, et contraindre la mairie à remettre aux normes la salle Jean Vilar.
Trois autres recours à venir,
et un autre au Conseil d’État ?
La cour administrative
d’appel de Versailles a estimé que le risque d’inondation « n’était pas
de nature à faire obstacle à ce projet au vu des études hydrauliques et du
respect des prescriptions du plan de prévention des risques inondation de la
Seine ».
Sur les problèmes d’accès
routier soulevés par les associations, la Cour a jugé que les aménagements
futurs et actuels étaient « suffisants compte tenu des aménagements
projetés ».
La Cour a en l’occurrence
rejeté la demande d’annulation des associations.
Contacté par le JSS, Frédéric
Lefebvre, membre du Comité Jean Vilar – qui a participé à l’action en justice, bien
que sa requête ait été déclarée irrecevable par la Cour –, regrette cette
décision : « Il nous semble que la cour administrative d’appel de
Versailles a interprété de façon étrange l’autorisation environnementale donnée
par le préfet. »
Trois autres recours sont en
cours : l'un d'eux concerne le déclassement du terrain, un autre aborde la
question de la vente du terrain, et un dernier attaque l’autorisation
environnementale. Les deux premiers dossiers sont actuellement au tribunal administratif de Cergy-Pontoise, quand le troisième est à la CAA Versailles. « Le commissaire enquêteur avait donné deux avis
(très sèchement) défavorables tant à l'autorisation environnementale qu'au
permis de construire », assure Frédéric Lefebvre. Le Comité étudie
un recours au Conseil d’État.
Le complexe immobilier, qui
devait être terminé en 2024, reste pour l’heure à l’état de projet.
Alexis
Duvauchelle