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(78) Quelles aides pour les entreprises en difficulté dans les Yvelines ?

(78) Quelles aides pour les entreprises en difficulté dans les Yvelines ?
Publié le 01/09/2025 à 17:13

Sur invitation de la CRCC de Versailles et du Centre, plusieurs acteurs institutionnels se sont donné rendez-vous pour détailler les différents dispositifs prévus pour aider les patrons à remonter la pente.

Les acteurs yvelinois de la prévention des difficultés des entreprises étaient réunis le temps d’une conférence organisée avant les vacances d’été par la compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) de Versailles et du Centre. Une manière de mieux faire connaitre tous les organismes et dispositifs existants, car « la prévention vaut mieux que la guérison », a rappelé Guillaume Cairou, président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Versailles-Yvelines.

Le Club Roseau, émanation de la CCI consacrée à l’accompagnement personnalisé auprès des entreprises en difficulté, a distingué quatre niveaux de difficulté pour l’entreprise : pas de problème majeur (bonne trésorerie), difficulté (baisse de clientèle et du chiffre d’affaires), grande difficulté (difficulté à régler les factures) et difficulté critique (rejets de prélèvement et créanciers aux portes de l’entreprise).

« Il faut que les dirigeants aient ces quatre niveaux en tête et qu'ils sachent que s'ils attendent, on ne pourra plus rien faire. Il faut qu'ils viennent voir les acteurs de la prévention. On est là pour eux, pour les écouter, pour échanger », a expliqué Thierry Lanchantin, responsable du Club Roseau, qui a assuré les chefs d’entreprise que toutes les consultations se déroulent dans un cadre confidentiel et sont gratuites.

Pour venir en aide aux entreprises, la CCI propose un diagnostic effectué dans l’entreprise pendant deux heures. Objectif : échanger avec le dirigeant pour trouver ce qui pose problème, et ainsi formuler des recommandations afin de sauver l’entreprise. La chambre peut aussi mettre en place un tutorat sur 6 à 12 mois, avec un tuteur bénévole. « Sur 12 entreprises accompagnées, 10 poursuivent leur activité », a témoigné Thierry Lanchantin.

« Il ne faut pas considérer le tribunal comme un lieu de sanction »

Le tribunal des activités économiques (TAE) peut également aider les entrepreneurs à se sortir d’une mauvaise passe. « Il faut considérer le tribunal non pas comme un lieu de sanction, mais comme un endroit où le dirigeant va pouvoir se saisir d’outils de gestions pour l’aider à faire face aux difficultés que rencontre son entreprise », a expliqué Bruno Duranthon, président du TAE de Versailles, qui a également regretté le trop faible nombre de dirigeants venant spontanément discuter de leurs difficultés avec la juridiction.

L’ordonnance en injonction de payer fait partie des instruments les plus utilisés et les plus efficaces. 94 % des 3500 ordonnances annuelles prises par le TAE de Versailles sont un succès. Des convocations pour participer à un entretien de prévention sont en outre envoyées à 1200 entreprises. Mais seuls 35 % des convoqués se rendent au tribunal.

Le Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises des Yvelines (CIP 78) était également présent. Cette association reçoit chaque année 80 à 90 entreprises, selon son président Denis Lambrey de Souza. Les patrons viennent tous volontairement et sont reçus durant un entretien confidentiel gratuit de 45 minutes par un professionnel du chiffre, un professionnel du droit et un ancien membre du tribunal, tous trois assistés par un représentant de la CCI, et le cas échéant par un représentant de la Chambre des métiers et de l’artisanat. « À la sortie du rendez-vous, le chef d’entreprise aura tous les éléments qui lui permettront de prendre tout seul sa propre décision », a assuré Denis Lambrey de Souza. Et ça marche : le taux de réussite de ces entretiens avoisine les 70 %.

Alexis Duvauchelle

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