Sur invitation de la CRCC de
Versailles et du Centre, plusieurs acteurs institutionnels se sont donné
rendez-vous pour détailler les différents dispositifs prévus pour aider les
patrons à remonter la pente.
Les acteurs yvelinois de la
prévention des difficultés des entreprises étaient réunis le temps d’une
conférence organisée avant les vacances d’été par la compagnie régionale des
commissaires aux comptes (CRCC) de Versailles et du Centre. Une manière de
mieux faire connaitre tous les organismes et dispositifs existants, car « la
prévention vaut mieux que la guérison », a rappelé Guillaume Cairou,
président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de
Versailles-Yvelines.
Le Club Roseau, émanation de
la CCI consacrée à l’accompagnement personnalisé auprès des entreprises en
difficulté, a distingué quatre niveaux de difficulté pour l’entreprise : pas
de problème majeur (bonne trésorerie), difficulté (baisse de clientèle et du
chiffre d’affaires), grande difficulté (difficulté à régler les factures) et
difficulté critique (rejets de prélèvement et créanciers aux portes de
l’entreprise).
« Il faut que les
dirigeants aient ces quatre niveaux en tête et qu'ils sachent que s'ils
attendent, on ne pourra plus rien faire. Il faut qu'ils viennent voir les
acteurs de la prévention. On est là pour eux, pour les écouter, pour échanger
», a expliqué Thierry Lanchantin, responsable du Club Roseau, qui a assuré les
chefs d’entreprise que toutes les consultations se déroulent dans un cadre
confidentiel et sont gratuites.
Pour venir en aide aux
entreprises, la CCI propose un diagnostic effectué dans l’entreprise pendant
deux heures. Objectif : échanger avec le dirigeant pour trouver ce qui
pose problème, et ainsi formuler des recommandations afin de sauver
l’entreprise. La chambre peut aussi mettre en place un tutorat sur 6 à 12 mois,
avec un tuteur bénévole. « Sur 12 entreprises accompagnées, 10
poursuivent leur activité », a témoigné Thierry Lanchantin.
« Il ne faut pas
considérer le tribunal comme un lieu de sanction »
Le tribunal des activités
économiques (TAE) peut également aider les entrepreneurs à se sortir d’une
mauvaise passe. « Il faut considérer le tribunal non pas comme un lieu
de sanction, mais comme un endroit où le dirigeant va pouvoir se saisir
d’outils de gestions pour l’aider à faire face aux difficultés que rencontre
son entreprise », a expliqué Bruno Duranthon, président du TAE de
Versailles, qui a également regretté le trop faible nombre de dirigeants venant
spontanément discuter de leurs difficultés avec la juridiction.
L’ordonnance en injonction de
payer fait partie des instruments les plus utilisés et les plus efficaces.
94 % des 3500 ordonnances annuelles prises par le TAE de Versailles sont
un succès. Des convocations pour participer à un entretien de prévention sont
en outre envoyées à 1200 entreprises. Mais seuls 35 % des convoqués se
rendent au tribunal.
Le Centre d’information sur
la prévention des difficultés des entreprises des Yvelines (CIP 78) était
également présent. Cette association reçoit chaque année 80 à 90 entreprises,
selon son président Denis Lambrey de Souza. Les patrons viennent tous
volontairement et sont reçus durant un entretien confidentiel gratuit de 45
minutes par un professionnel du chiffre, un professionnel du droit et un ancien
membre du tribunal, tous trois assistés par un représentant de la CCI, et le
cas échéant par un représentant de la Chambre des métiers et de l’artisanat.
« À la sortie du rendez-vous, le chef d’entreprise aura tous les
éléments qui lui permettront de prendre tout seul sa propre décision »,
a assuré Denis Lambrey de Souza. Et ça marche : le taux de réussite de ces
entretiens avoisine les 70 %.
Alexis
Duvauchelle