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(91) Droit à l’éducation : pointant 3 400 futurs lycéens sans affectation, des élus de l’Essonne interpellent Valérie Pécresse

(91) Droit à l’éducation : pointant 3 400 futurs lycéens sans affectation, des élus de l’Essonne interpellent Valérie Pécresse
22 % d'élèves du département sont pour le moment sans lycée
Publié le 31/07/2024 à 16:04

3 407 élèves entrant en seconde à la rentrée prochaine se trouveraient actuellement sans lycée. « Les principes d’égalité d’accès et de traitement dans l’enseignement public doivent être parfaitement assurés », soulignent les signataires d’un courrier adressé à la présidente de la région Île-de-France.

Les résultats d’affectation des lycéens pour l’Essonne continuent de s’attirer les foudres. Dans un courrier du 29 juillet adressé  à la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse et au recteur de l’académie de Versailles Etienne Champion, trois députés de l’Essonne et trois conseillers régionaux déplorent que « 21,7% d’élèves du département [soient] laissés sans solution ».

Au total, 3 407 élèves de voies générale, technologique et professionnelle entrant en seconde à la rentrée 2024-2025 se trouveraient aujourd’hui sans lycée. Un chiffre avancé par la fédération des parents d’élèves FCPE 91 sur Facebook deux semaines auparavant, en marge d’un communiqué dans lequel celle-ci fustigeait une « privation du droit à l’éducation inadmissible ».

Une ultime commission d’ajustement trop tardive

De leur côté, les six élus soulignent que le temps presse. La commission d’ajustement du 4 juillet dernier n’ayant pas porté ses fruits, la prochaine commission n’est prévue que le 29 août. Trop tard dans l’été, estiment-ils. Et d’arguer : « Il n’est pas entendable de laisser dans l’attente élèves et familles pendant près de deux mois. Il ne leur sera pas non plus possible de s’organiser sereinement si près de la date de la rentrée sans connaître par avance l’établissement retenu ».

Les signataires de la lettre en profitent pour réaffirmer le droit à chaque élève de pouvoir avoir accès à une orientation choisie, dans des conditions matérielles acceptables et à proximité de son domicile. « Les principes d’égalité d’accès et de traitement dans l’enseignement public doivent être parfaitement assurés », soulignent-ils.

En fin de missive, députés et conseillers régionaux indiquent en outre « appuyer les différentes demandes de la FCPE 91 » et demandent ainsi à la présidente de région et au recteur d’académie d’examiner « la scolarisation immédiate par affectation de tous les lycéens » « dans la filière choisie ». Ils réclament également « l’ouverture immédiate de classes, et à moyen terme de lycées lorsque cela est nécessaire en fonction des vœux des lycéens », ainsi qu’une augmentation du budget des lycées concernés.

Bis repetita malgré les recommandations de la Défenseure des droits

La situation est loin d’être nouvelle. Alors que les élus évoquent des « problématiques [qui] se posent de manière récurrente, pour ne pas dire systématique, et cela dans tous les types d’établissements », il suffit de remonter deux ans en arrière. En 2022, plusieurs parents d’élèves et élus avaient manifesté devant la direction académique de l’Essonne à Évry-Courcouronnes, pour dénoncer l’absence d’affectation en lycée pour 1 000 élèves de troisième.

Le département n’était toutefois pas un cas isolé : 18 000 élèves s’étaient retrouvés sans affectation le jour de la rentrée 2022-2023 en France, comme l’avait indiqué par voie de presse la Défenseure des droits Claire Hédon, qui s’était saisie d’office. L’occasion pour elle de rappeler que selon le Code de l’éducation, « l’éducation est la première priorité nationale » pour « contribue[r] à l’égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative ».

Des principes « bien éloignés » de la réalité, avait-elle pointé, avant de faire valoir que « ces situations sont particulièrement préjudiciables et peuvent de surcroît accentuer un risque de décrochage scolaire ». Déplorant un défaut d’anticipation des services académiques dans la prévision des effectifs et l’affectation de moyens adéquats, la Défenseure des droits avait formulé une série de recommandations au ministre de l’Education nationale. Préconisations qui, semble-t-il, sont restées lettre morte.

Bérengère Margaritelli


1 commentaire
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LARIGALDIE
- l'année dernière
Bonjour
Il y a le même problème pour les collégiens des Mureaux
Des anciens 3ème ayant eu le brevet dans l obligation de retourner en 3e en attendant une hypothétique affectation
On marche sur la tête

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