3 407 élèves entrant en
seconde à la rentrée prochaine se trouveraient actuellement sans lycée. « Les
principes d’égalité d’accès et de traitement dans l’enseignement public doivent
être parfaitement assurés », soulignent les signataires d’un courrier
adressé à la présidente de la région Île-de-France.
Les résultats d’affectation des
lycéens pour l’Essonne continuent de s’attirer les foudres. Dans un courrier du
29 juillet adressé à la présidente de la
région Île-de-France Valérie Pécresse et au recteur de l’académie de Versailles
Etienne Champion, trois députés de l’Essonne et trois conseillers régionaux
déplorent que « 21,7% d’élèves du département [soient] laissés sans
solution ».
Au total, 3 407 élèves de
voies générale, technologique et professionnelle entrant en seconde à la rentrée
2024-2025 se trouveraient aujourd’hui sans lycée. Un chiffre avancé par la fédération
des parents d’élèves FCPE 91 sur Facebook deux semaines auparavant, en marge d’un
communiqué dans lequel celle-ci fustigeait une « privation du droit à l’éducation inadmissible ».
Une ultime commission d’ajustement
trop tardive
De leur côté, les six élus soulignent
que le temps presse. La commission d’ajustement du 4 juillet dernier n’ayant pas
porté ses fruits, la prochaine commission n’est prévue que le 29 août. Trop
tard dans l’été, estiment-ils. Et d’arguer : « Il n’est pas
entendable de laisser dans l’attente élèves et familles pendant près de deux
mois. Il ne leur sera pas non plus possible de s’organiser sereinement si près
de la date de la rentrée sans connaître par avance l’établissement retenu ».
Les signataires de la lettre en
profitent pour réaffirmer le droit à chaque élève de pouvoir avoir accès à une
orientation choisie, dans des conditions matérielles acceptables et à proximité
de son domicile. « Les principes d’égalité d’accès et de traitement
dans l’enseignement public doivent être parfaitement assurés », soulignent-ils.
En fin de missive, députés et
conseillers régionaux indiquent en outre « appuyer les différentes
demandes de la FCPE 91 » et demandent ainsi à la présidente de région
et au recteur d’académie d’examiner « la scolarisation immédiate
par affectation de tous les lycéens » « dans la filière
choisie ». Ils réclament également « l’ouverture immédiate de
classes, et à moyen terme de lycées lorsque cela est nécessaire en fonction des
vœux des lycéens », ainsi qu’une augmentation du budget des lycées
concernés.
Bis repetita malgré les recommandations
de la Défenseure des droits
La situation est loin d’être
nouvelle. Alors que les élus évoquent des « problématiques [qui] se posent de
manière récurrente, pour ne pas dire systématique, et cela dans tous les types
d’établissements », il suffit de remonter deux ans en arrière. En 2022,
plusieurs parents d’élèves et élus avaient manifesté devant la direction
académique de l’Essonne à Évry-Courcouronnes, pour dénoncer l’absence d’affectation
en lycée pour 1 000 élèves de troisième.
Le département n’était toutefois
pas un cas isolé : 18 000 élèves s’étaient retrouvés sans affectation
le jour de la rentrée 2022-2023 en France, comme l’avait indiqué par voie de
presse la Défenseure des droits Claire Hédon, qui s’était saisie d’office. L’occasion
pour elle de rappeler que selon le Code de l’éducation, « l’éducation
est la première priorité nationale » pour « contribue[r] à
l’égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et
territoriales en matière de réussite scolaire et éducative ».
Des principes « bien
éloignés » de la réalité, avait-elle pointé, avant de faire valoir que
« ces situations sont particulièrement préjudiciables et peuvent de
surcroît accentuer un risque de décrochage scolaire ». Déplorant un
défaut d’anticipation des services académiques dans la prévision des effectifs
et l’affectation de moyens adéquats, la Défenseure des droits avait formulé une
série de recommandations au ministre de l’Education nationale. Préconisations
qui, semble-t-il, sont restées lettre morte.
Bérengère
Margaritelli