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(91) Un violentomètre devant le Palais de Justice d’Évry

(91) Un violentomètre devant le Palais de Justice d’Évry
Publié le 22/11/2023 à 16:27

Cet outil de sensibilisation, installé aux abords de plusieurs lieux symboliques de la commune dans le cadre de la semaine de prévention des violences sexistes et sexuelles, vise à alerter sur les situations relevant des violences au sein du couple.

« Vous avez remarqué ce qui a changé devant le Palais de Justice d'Évry ? » interpellait, lundi, le barreau de L’Essonne sur son compte LinkedIn, dévoilant une photo qui laisse apparaître un nouveau panneau devant la juridiction, et pas des moindres : un violentomètre, accompagné de la mention « la ville d’Evry-Courcouronnes lutte contre les violences faites aux femmes ».

Une installation qui s’inscrit dans le cadre d’une semaine de prévention des violences sexistes et sexuelles « spéciale jeunes couples », du 20 au 25 novembre, au sein de la commune. A ce titre, la municipalité a ainsi fait poser cette pancarte devant plusieurs lieux symboliques ou hautement fréquentés de la ville :  si le choix de la juridiction essonnienne n’est donc pas anodin, les abords de « chaque collège et chaque lycée », cible principale de cette initiative, ont également été parés de ce nouvel attribut, rapporte Le Parisien, mais aussi ceux la gare, lieu de passage par excellence.

Un outil pour évaluer si sa relation amoureuse est saine

Le violentomètre, cela vous dit peut-être quelque chose : présenté sous forme de règle cartonnée, cet outil de sensibilisation, destiné à rappeler ce qui relève ou non des violences au sein du couple, permet à chaque femme d’évaluer si sa relation amoureuse est saine et consentie à travers une gradation colorée allant du vert au rouge en passant par le orange (des comportements tout à fait adaptés aux comportements les plus dangereux), et divisée en trois segments intitulés « Profite », « Vigilance, dis stop ! » et « Protège-toi, demande de l'aide ».

Ainsi, un conjoint qui « respecte [l]es décisions, [l]es désirs et [l]es goûts » de sa partenaire ou qui « accepte [s]es amis et [sa] famille » s’inscrit par exemple une relation équilibrée. En revanche, le fait de « rabaisse[r] [s]es opinions et [s]es projets », « contrôle[r] [s]es sorties, habits, maquillage » ou bien « fouille[r] [s]es textos, mails, applis » est classé comme étant constitutif de violences, et à l’extrémité de la règle, « pousse[r], tire[r], gifle[r], secoue[r], frappe(r] » sa compagne, « [l]’oblige[r] à avoir des relations sexuelles » et la « menace[r] avec une arme » relèvent de l’urgence et du danger.

Une permanence téléphonique dédiée aux victimes de violences conjugales

Inspiré de supports existants en Amérique latine, conçu par les Observatoires des violences faites aux femmes, « cet outil, simple et percutant, est un indicateur de la santé d'une relation amoureuse » qui « guide chacun dans l'appréciation de sa situation personnelle et encourage à ne pas minimiser les signes précurseurs de violences », souligne le barreau de l’Essonne.

Ce dernier invite également à adopter le « bon réflexe » si un(e) Essonnien(ne) identifie des signes d'alerte dans sa propre relation ou celle d'un proche :  appeler le 3919 ou la permanence téléphonique des avocats de l'Essonne dédiée aux victimes de violences au sein du couple au 07 72 00 02 07. « Nous sommes à vos côtés pour vous assister dans vos démarches et procédures juridiques. Les portes de nos permanences juridiques vous sont ouvertes pour vous orienter et faire cesser les violences, affirme le barreau à destination des victimes. Ensemble, brisons le silence ».

Bérengère Margaritelli

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