Une « récolte »
particulièrement fructueuse qui fait suite à la décision de la juridiction et
de son procureur Eric Mathais de « frapper les délinquants au
portefeuille ».
Dans un entretien accordé à Actu.fr
fin juillet, le procureur de la République de Bobigny Éric Mathais révèle que
les saisies sur les avoirs criminels engrangés dans le cadre de trafics
illégaux s’élèvent depuis le début de l’année 2023 à pas moins de 26 millions
d’euros. Pour comparaison, « le total national est de 770 millions
d’euros », précise le procureur.
Selon lui, « frapper
les délinquants au portefeuille » est un bon moyen pour « lutter
davantage contre la délinquance financière ». Et d’ajouter que « la
mise en place du bureau d’exécution des peines, où les condamnés paient
directement, avec une remise de 20 %, a permis de toucher 404 000
euros en 2022, contre 378 000 euros en 2021 ».
Une bonne façon d’augmenter
le budget accordé à la justice et, dans le même temps, d’améliorer les
conditions de travail.
Un prévenu peut faire un don
à SOS Victimes 93 pour s’exempter de poursuites judicaires
D’autres innovations nées
« des difficultés » rencontrées par le tribunal judicaire de
Bobigny ont été mises en place, à l’instar d’un système de dons. « Un
prévenu peut choisir de faire un don à l’association SOS Victimes 93 en échange
d’un abandon des poursuites », détaille Eric Mathais dans le même
entretien. Cette innovation a permis en 2023 de récolter 60 000 euros :
« une manière de rééquilibrer les choses entre ceux qui commettent et
ceux qui subissent les infractions ».
Le tribunal judicaire et le
procureur ont également pris « la décision novatrice de faire des dons
d’une partie [des scellés au sein de la juridiction] à la Croix-Rouge »,
valant au tribunal le dénominatif d’avant-gardiste, rapporte Actu.fr.
Si la Seine-Saint-Denis est
le deuxième département comptabilisant le plus de méfaits réalisés par rapport
au nombre d’habitants avec 100 000 crimes, délits et actes de délinquance
enregistrés, elle arrive également en tête sur le plan des avoirs criminels
saisis. Le tribunal judiciaire de Bobigny devrait créer sous peu deux cabinets
d’instruction supplémentaires pour poursuivre cette lutte.