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(94) Arnaques téléphoniques : un réseau démantelé à Créteil

(94) Arnaques téléphoniques : un réseau démantelé à Créteil
Publié le 15/09/2023 à 15:16

Un réseau d’escroquerie a pu être démantelé à la suite de l'achat de deux iPhone au centre commercial de Créteil Soleil.

L'affaire commence par un coup de téléphone d'un soi-disant conseiller bancaire à une personne de 80 ans, relate le média citoyens.com. L’interlocuteur se présente comme un conseiller clientèle, chargé d'alerter les citoyens sur les risques de fraude. Après un court dialogue, sa « cible » lui confie son code de carte bleue et est priée de préparer la carte en question pour qu'un coursier de la banque vienne la récupérer. Peu de temps après, un faux coursier se présente effectivement au domicile de la victime, et repart avec.

Cette escroquerie aurait pu perdurer, mais la demande d'une confirmation d'identité lors de l'achat de deux iPhone au centre commercial de Créteil Soleil y a mis fin. L'escroc a rapidement été interpellé par les forces de l'ordre de Créteil, avant de leur expliquer son mode opératoire.

Une enquête ouverte par le parquet de Créteil

Reconnu par les autorités comme un ancien proxénète, condamné en 2021 mais sous sursis probatoire au moment des faits, le fraudeur a immédiatement été mis en examen et placé en détention provisoire, explique l’article. La perquisition de son domicile a révélé nombre d'objets de luxe ainsi que plus de 4 000 euros en espèces.

Le parquet de Créteil a ouvert une information judiciaire pour escroquerie en bande organisée et blanchiment. Il attire l'attention sur la pratique très répandue de « l'usurpation de la qualité de conseiller bancaire ». Apparu en 2021, le « spoofing », ou usurpation d'identité électronique, permet aux malfaiteurs de détourner des données personnelles et bancaires de leurs victimes, bien souvent des personnes âgées, plus crédules, mais pas seulement.

Le commissariat de Créteil, après analyse du téléphone du prévenu et de son compte bancaire, a pu mettre en évidence dix autres victimes du même scénario. L'existence de co-fraudeurs est par ailleurs fortement suspectée.

Si de nombreux cas d’arnaque sont recensés, rares sont ceux qui donnent lieu à des poursuites judiciaires. Mais en avril dernier, ce sont pas moins de neuf hommes qui ont été condamnés à Paris pour une escroquerie du même type et qui ont écopé de peines allant jusqu'à quatre ans de prison ferme.

Particuliers, méfiance !

Pour éviter d'être victime d'un tel type d'arnaque par téléphone, la méfiance est de mise, d'autant plus que les fraudeurs exploitent d’autres techniques.

Toujours en matière de spoofing, les faux SMS, par exemple, permettent des arnaques par validation d'une fausse application Sécuripass sur un compte ouvert à l'étranger. De même, la multiplication de faux SMS, pour commander une nouvelle carte vitale, payer une amende de stationnement, consulter son compte CPF ou obtenir une aide à la rénovation énergétique, va bon train.

Les suspicions et les escroqueries avérées peuvent être signalées auprès des autorités au 33 700, numéro officiel pour dénoncer ces pratiques douteuses. La plateforme THÉSÉE propose également aux victimes de déposer plainte.

À l'heure actuelle, selon le site du ministère de l’Intérieur, 23 000 signalements ont été déposés sur ce service de l'État en ligne. Il est également conseillé de déposer une plainte pour escroquerie auprès de la CNIL, auprès de la gendarmerie, d'un commissariat de police, ou du procureur de la République. Dans tous les cas, la vigilance reste de mise au vu de la prolifération de ces actes frauduleux.

Un renforcement de la lutte contre l'escroquerie en bande organisée

En outre, la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) réunit, par le biais d'une task-force interministérielle anti-arnaque, plusieurs administrations qui enquêtent sur ces délits et qui les sanctionnent. Ce groupe interministériel a édité un guide sous forme de fiches préventives, établissant une typologie des différents modes opératoires. Il souligne l'importance du rôle des réseaux sociaux dans l’explosion du nombre de fraudes, notamment auprès des plus jeunes.

Depuis le mois de janvier dernier, le gouvernement a renforcé les sanctions : désormais, une pratique commerciale douteuse ou agressive est punie par trois ans de prison si elle est à l'origine de la signature d'un contrat. Le démarchage pour fraude en bande organisée est quant à lui sanctionné par une peine de sept ans de prison.

Laure Declercq Delpierre

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