Un réseau d’escroquerie a pu être
démantelé à la suite de l'achat de deux iPhone au centre commercial de Créteil
Soleil.
L'affaire
commence par un coup de téléphone d'un soi-disant conseiller bancaire à une
personne de 80 ans, relate le média citoyens.com. L’interlocuteur se
présente comme un conseiller clientèle, chargé d'alerter les citoyens sur les
risques de fraude. Après un court dialogue, sa « cible » lui confie son
code de carte bleue et est priée de préparer la carte en question pour qu'un
coursier de la banque vienne la récupérer. Peu de temps après, un faux coursier
se présente effectivement au domicile de la victime, et repart avec.
Cette
escroquerie aurait pu perdurer, mais la demande d'une confirmation d'identité
lors de l'achat de deux iPhone au centre commercial de Créteil Soleil y a mis
fin. L'escroc a rapidement été interpellé par les forces de l'ordre de Créteil,
avant de leur expliquer son mode opératoire.
Une
enquête ouverte par le parquet de Créteil
Reconnu
par les autorités comme un ancien proxénète, condamné en 2021 mais sous sursis
probatoire au moment des faits, le fraudeur a immédiatement été mis en examen
et placé en détention provisoire, explique l’article. La perquisition de son
domicile a révélé nombre d'objets de luxe ainsi que plus de 4 000 euros en
espèces.
Le
parquet de Créteil a ouvert une information judiciaire pour escroquerie en
bande organisée et blanchiment. Il attire l'attention sur la pratique très
répandue de « l'usurpation de la qualité de conseiller bancaire ».
Apparu en 2021, le « spoofing », ou usurpation d'identité électronique,
permet aux malfaiteurs de détourner des données personnelles et bancaires de
leurs victimes, bien souvent des personnes âgées, plus crédules, mais pas
seulement.
Le
commissariat de Créteil, après analyse du téléphone du prévenu et de son compte
bancaire, a pu mettre en évidence dix autres victimes du même scénario. L'existence
de co-fraudeurs est par ailleurs fortement suspectée.
Si
de nombreux cas d’arnaque sont recensés, rares sont ceux qui donnent lieu à des
poursuites judiciaires. Mais en avril dernier, ce sont pas moins de neuf hommes
qui ont été condamnés à Paris pour une escroquerie du même type et qui ont
écopé de peines allant jusqu'à quatre ans de prison ferme.
Particuliers,
méfiance !
Pour
éviter d'être victime d'un tel type d'arnaque par téléphone, la méfiance est de
mise, d'autant plus que les fraudeurs exploitent d’autres techniques.
Toujours
en matière de spoofing, les faux SMS, par exemple, permettent des arnaques par
validation d'une fausse application Sécuripass sur un compte ouvert à
l'étranger. De même, la multiplication de faux SMS, pour commander une nouvelle
carte vitale, payer une amende de stationnement, consulter son compte CPF ou
obtenir une aide à la rénovation énergétique, va bon train.
Les
suspicions et les escroqueries avérées peuvent être signalées auprès des
autorités au 33 700, numéro officiel pour dénoncer ces pratiques douteuses. La
plateforme THÉSÉE propose également aux victimes de
déposer plainte.
À
l'heure actuelle, selon le site du ministère de l’Intérieur, 23 000
signalements ont été déposés sur ce service de l'État en ligne. Il est
également conseillé de déposer une plainte pour escroquerie auprès de la CNIL,
auprès de la gendarmerie, d'un commissariat de police, ou du procureur de la
République. Dans tous les cas, la vigilance reste de mise au vu de la
prolifération de ces actes frauduleux.
Un
renforcement de la lutte contre l'escroquerie en bande organisée
En
outre, la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la
Répression des fraudes (DGCCRF) réunit, par le biais d'une task-force
interministérielle anti-arnaque, plusieurs administrations qui enquêtent sur
ces délits et qui les sanctionnent. Ce groupe interministériel a édité un guide
sous forme de fiches préventives, établissant une typologie des différents modes
opératoires. Il souligne l'importance du rôle des réseaux sociaux dans l’explosion
du nombre de fraudes, notamment auprès des plus jeunes.
Depuis
le mois de janvier dernier, le gouvernement a renforcé les sanctions :
désormais, une pratique commerciale douteuse ou agressive est punie par trois
ans de prison si elle est à l'origine de la signature d'un contrat. Le
démarchage pour fraude en bande organisée est quant à lui sanctionné par une
peine de sept ans de prison.
Laure Declercq Delpierre