Alors que l’attente des
visiteurs peut s’avérer inconfortable aux abords de la prison, les fouilles et les
injonctions vestimentaires finissent de rendre l’accès au parloir compliqué,
quand il n’est pas tout simplement refusé.
Un état des lieux peu
flatteur. Sur la base de plusieurs témoignages, l’Observatoire international
des prisons (OIP) affirme : « le parcours jusqu’au parloir [de la
prison de Fresnes] est semé d’embûches ».
Dans un article, publié le 9
juillet, l’OIP évoque l’attente en extérieur des usagers, parfois pendant plus
d’une heure, sans abri contre la pluie et avec seulement deux bancs. Un
avant-goût de ce qui attend les proches de détenus.
A commencer par le contrôle
du linge apporté pour les personnes détenues, « qui réserve souvent des
surprises », commente l’OIP. En effet, selon les surveillants, un même
vêtement peut être accepté mais refusé la semaine suivante.
Des injonctions
vestimentaires contradictoires pour les femmes
Même rengaine pour l’étape
des portiques de sécurité, que les femmes appréhendent.
Toujours selon les
témoignages recueillis par l’OIP, celles-ci feraient face à de « multiples
contraintes vestimentaires » pour avoir le droit de franchir le
portique, devant adapter leur tenue en prévision.
Faute de pouvoir mettre des soutien-gorge
à cause des baleines qui bipent, des femmes doivent alors s’en passer ou s’en
débarrasser sur place, voire même trouver un moyen de les couper aux ciseaux,
rapporte l’OIP.
Les femmes sont également
sommées de porter des vêtements « moulants » de sorte que les
surveillants puissent s’assurer qu’elles ne cachent rien sous leur tenue. Et
quand bien même elles respecteraient ces contraintes, certaines femmes se
voient refuser l’accès au motif que « leurs tétons étaient apparents ».
Des « exigences contradictoires [qui] plongent les visiteuses dans une
situation inextricable », souligne l’Observatoire.
Côté fouille, les témoignages
rapportent la gêne des femmes d’être palpées en public, et plus précisément en
présence d’hommes, visiteurs comme personnels pénitentiaires. Un passage
obligatoire inconfortable qui n’assure pourtant pas l’accès au parloir.
Soupçonnée de cacher quelque
chose dans sa serviette hygiénique, une femme n’a pas pu aller plus loin, illustre
l’OIP. Quant aux femmes portant le voile, « elles feraient l’objet
d’une suspicion particulière » et seraient contraintes de le retirer
devant tout le monde, « parfois alors même que les portiques n’ont pas
sonné ».
Autant de contraintes et
d’inconfort qui engendrent chez certains visiteurs « beaucoup
d’angoisse autour des parloirs », au point d’y renoncer. Une double
peine pour les personnes incarcérées qui sont privées de la visite de leurs
proches, alors même qu’il s’agit d’un droit fondamental, comme le rappelle le guide sur
les droits des personnes détenues publié fin 2024 par le Défenseur des droits.
Allison
Vaslin