DROIT

A l’université Panthéon-Assas, le DU dédié à la médiation a fêté ses 25 ans

A l’université Panthéon-Assas, le DU dédié à la médiation a fêté ses 25 ans
Un anniversaire partagé avec l'association MDPA qui a célébré ses 10 ans
Publié le 24/07/2025 à 14:48

L’anniversaire de ce diplôme « qui n’a pas pris une ride » a fait l’objet d’un colloque, mercredi 25 juin. Son initiatrice, la professeure Michèle Guillaume-Hofnung, évoque auprès du JSS une formation « précurseure » qui « a servi de modèle », et atteste de l’intérêt croissant pour la médiation.

Le DU « La médiation » de Panthéon-Assas a 25 ans ! Un quart de siècle célébré en grande pompe en même temps que les 10 ans de l’association des médiateurs diplômés (MDPA) de l’université, mercredi 25 juin, lors d’un colloque organisé au cœur de la prestigieuse salle des Conseils du site historique de Paris 2.

C’est le président de la faculté, Stéphane Braconnier, qui a ouvert l’événement, en soulignant l’ « utilité sociale originale » de ce diplôme. Et de louer « sa longévité, sa vitalité », mais aussi un « engouement jamais démenti », comme en témoigne « l’afflux constant d’inscriptions », s’est-il félicité. Un  DU qui « n’a pas pris de ride sans pourtant recourir au lifting », s’est de son côté réjouie celle qui a lancé ce diplôme, la professeure Michèle Guillaume-Hofnung.

La veille, mardi 24 juin, la présidente du Conseil national des barreaux (CNB), Julie Couturier, marraine de la promotion 2024 du DU, avait remis leurs sésames aux diplômés. Une cérémonie au sein de l’Université en présence des codirecteurs du diplôme - les professeurs Lucie Mayer et Clovis Hofnung – et de sa créatrice, ainsi que de l’équipe enseignante et de l’équipe administrative du Centre de formation permanente.

Les diplômés rejoindront l’association des médiateurs diplômés de Panthéon-Assas MDPA, dont le président Jean-Marc Bouillon participait à la cérémonie.

Une formation « pionnière » à Panthéon-Assas

Ce diplôme, qui fait partie « des formations pionnières et innovantes » accueillies par Panthéon-Assas, souligne Michèle Guillaume-Hofnung, a été créé en 2000 dans des « circonstances particulières », précise-t-elle auprès du JSS.

A l’occasion de la mission, que le gouvernement lui avait confiée en 2000, de définir la médiation en ouverture du Séminaire intergouvernemental de l’UE, la professeure avait perçu « la forte demande d’une formation de qualité », rapporte-t-elle. « Les médiateurs de terrain y voyaient la meilleure source de légitimité ». Un an plus tard, le DU « La médiation » était sur les rails.

Fait étonnant, le programme actuel est le même que celui conçu par la professeure à l’époque. « Il était précurseur, il a servi de modèle », assure Michèle Guillaume-Hofnung, qui ajoute en plaisantant que « Paris 2 a eu le courage d’accepter le format de  200 heures » qu’elle préconisait. « Ce n’était pas si facile de résister à la tentation d’une clientèle qui voudrait un diplôme rapidement acquis ! »

La part belle à l’enseignement pratique

La formation, d’une durée de douze mois, et qui se focalise sur cinq axes (principes de la médiation, axe psychologique, axe sociologique, droit de la médiation et pratique de la médiation), vise à permettre d’exercer le métier de médiateur dans différents secteurs. 

Le DU est ouvert aux détenteurs d’un baccalauréat acteurs de la médiation, qu’ils soient médiateurs non formés, promoteurs de dispositifs de médiation et personnes ayant un projet associatif, professionnel ou personnel dans le domaine de la médiation par exemple.

A l’inscription, c’est surtout « la cohérence scientifique de la formation structurée autour d’une définition reconnue de la médiation » qui attire les candidats, témoigne Michèle Guillaume-Hofnung. « Les inscrits sont désireux de se former à la médiation bien identifiée comme  telle non par un intérêt dogmatique de leur part mais par souci d’efficacité : bien nommer pour bien faire ».

Un succès qu’elle explique également par la large part d’enseignements pratiques, lesquels couvrent plus la moitié de la formation. « Il y a même tout un module intitulé ‘formation pratique’ en plus des illustrations pratiques fournies dans les autres modules ». Malgré tout, le DU reste délibérément généraliste et a vocation à constituer le tronc commun avant toute spécialisation, ajoute la professeure.

« La médiation ne laisse plus indifférent »

Michèle Guillaume-Hofnung analyse aussi la pérennité de cette formation par le fait que d’une façon plus générale, bien qu’elle reste encore peu valorisée, « la médiation ne laisse plus indifférent ». « Les mentalités prennent acte qu’on ne peut plus faire l’impasse sur la médiation non plus que la formation ».

La professeure identifie toutefois plusieurs freins à son (bon) développement, et notamment « la croyance qu’on est médiateur naturel en raison des fonctions exercées précédemment, avec la tentation de se dire médiateur même sans formation ou avec des formations courtes », mais aussi la tendance à perpétuer l’univers du modèle judiciaire et la difficulté à concevoir une alternative « vraiment différente du modèle dont elle croit se différencier ».

Mais de l’avis de Michèle Guillaume-Hofnung, le « plus redoutable » reste, pour l’heure, et malgré les dispositifs mis en place, l’absence de définition de la médiation dans les textes. « La formule législative ‘tout processus…quelle que soit la dénomination’ est en soi une renonciation à définir », regrette-t-elle.

Bérengère Margaritelli

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