Alors que les menaces envers
les juges américains allant à l’encontre de l’administration Trump s’intensifient,
l’association européenne des magistrats (AEM) a dénoncé les intimidations à l’œuvre
et « l’ampleur » des attaques contre le système judiciaire.
Le 21 mai, L’Union syndicale
des magistrats (USM) a rendu publique une lettre de solidarité des associations
membres de l’association européenne des magistrats (AEM) dont elle fait partie,
destinée aux juges américains en proie à la tourmente.
En cause : des pressions,
actes de menaces et intimidations en ligne jugés « inacceptables » envers
les juges à raison de leurs décisions juridictionnelles. Certains cabinets d’avocats
auraient également été ciblés par des décrets présidentiels, relatait notamment
le média canadien Le Devoir début mai.
Comme l’a révélé le New
York Times, les magistrats fédéraux s’inquiètent de la situation et des
menaces qui prennent la forme d’alerte à la bombe ou de faux appels pour
envoyer des équipes du SWAT au domicile des juges ayant été à l’encontre de
l’administration de Donald Trump. Des pratiques qui s’intensifieraient, quelques
jours après que le président des États-Unis a appelé à la destitution d’un juge
fédéral qui avait statué contre son administration dans une affaire de
déportation.
Le principal concerné avait
d’ailleurs publié un communiqué rappelant « que la destitution n’est
pas une réponse appropriée à un désaccord à propos d’une décision de
justice ». Ce que confirme aujourd’hui l’AEM dans sa lettre :
« Tout désaccord avec une décision de justice doit s’exprimer par les
voies de recours et non par des attaques publiques. »
Face « aux attaques
inédites par leur ampleur contre le système judiciaire », l’indépendance
des juges et l’État de droit, les associations ont tenu à exprimer leur soutien
aux magistrats américains, avant de rappeler que « le rôle des juges
est essentiel pour faire respecter l’État de droit. Il ne peut y avoir de
démocratie sans un pouvoir judiciaire fort et indépendant ».
Allison
Vaslin