JUSTICE

Des réductions d’effectifs imminentes à la PJJ font bondir les syndicats

Des réductions d’effectifs imminentes à la PJJ font bondir les syndicats
Publié le 02/08/2024 à 18:25

240 à 480 contrats ne seraient pas renouvelés, pour une économie d’un peu plus de 1,6 million d’euros. « Encore une fois, les personnels sous contrat sont la variable d’ajustement », souligne l’intersyndicale, qui redoute des « répercussions sur liste d’attente dans les unités éducatives en milieu ouvert ».

Les contractuels de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sur la sellette ? A l’occasion d’une audience intersyndicale le 31 juillet dernier, la directrice de la PJJ Caroline Nisand a annoncé que la « masse salariale » allait être affectée par des imprévus budgétaires. Au total, 240 à 480 contrats de personnels ne seraient pas renouvelés, pour une économie de l’ordre de 1,6 à 1,8 million d’euros.

Un « plan social sans précédent » qui a déclenché l’ire de l'intersyndicale de la protection judiciaire de la jeunesse (CFDT, CGT, Snpes-FSU, Unsa), laquelle a fustigé dans un communiqué des « réponses brutales » et un « manque d’anticipation ». En février dernier, à la suite de la parution du décret précisant les 10 milliards d'euros d'économie prévues pour 2024 sur les dépenses de l'État, le budget de la PJJ avait été grignoté de quelque 38 millions d’euros, dont plus de 700 000 en dépenses de personnel.

« Les personnels sous contrat sont la variable d’ajustement »

Les syndicats alertent sur les conséquences « désastreuses » de la situation. Côté personnels, déjà, puisque les futurs chômeurs, « du fait du délai de carence, ne percevront leurs indemnités de chômage que deux à trois mois après la fin de leur contrat » et leurs familles. Mais les organisations s’émeuvent également d’une « mise en danger immédiate de [l’]institution, notamment dans la qualité de la prise en charge des jeunes suivis », avec des adolescents sur liste d’attente dans les unités éducatives en milieu ouvert et « des hébergements fragilisés ». En effet, « plusieurs services de la PJJ vont se retrouver avec des postes non remplacés », tonnent-elles. 

En parallèle, c’est le recours massif aux contractuels, régulièrement pointé du doigt, car jugé trop précarisant, qui est dénoncé. De l’avis des syndicats, les directions interrégionales sont « en roue libre » et « laissées en complète auto gestion dans le choix des contrats renouvelés ou non ». « Encore une fois, les personnels sous contrat sont la variable d’ajustement (...). On touche même le fond lorsque la seule solution préconisée consiste à sacrifier des contrats sur des périodes courtes allant d’un à deux mois, avec l’espoir fou de pouvoir réembaucher de nouveau dès octobre (...) De qui se moque-t-on ? » tancent-ils.

En 2022, la sénatrice Maryse Carrère soulignait dans un rapport que le taux de contractuels dans la PJJ était supérieur à 20 %, avec un renouvellement lui aussi élevé. Sur les 1 564 sorties et les 1 656 entrées prévues en 2023, plus de 40 % des flux étaient « liés à des recrutements d'agents contractuels ou des fins de contrats ».

Bérengère Margaritelli

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