240 à 480 contrats ne seraient pas renouvelés, pour une économie d’un peu plus de 1,6
million d’euros. « Encore une fois, les personnels sous contrat sont la
variable d’ajustement », souligne l’intersyndicale, qui redoute des « répercussions sur liste d’attente dans les unités éducatives en milieu
ouvert ».
Les contractuels de la
Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sur la sellette ? A l’occasion d’une
audience intersyndicale le 31 juillet dernier, la directrice de la PJJ Caroline
Nisand a annoncé que la « masse salariale » allait être
affectée par des imprévus budgétaires. Au total, 240 à 480 contrats de
personnels ne seraient pas renouvelés, pour une économie de l’ordre de 1,6 à
1,8 million d’euros.
Un « plan social sans précédent » qui a déclenché l’ire de l'intersyndicale de la protection
judiciaire de la jeunesse (CFDT, CGT, Snpes-FSU, Unsa), laquelle a fustigé dans
un communiqué des « réponses brutales » et un « manque
d’anticipation ». En février dernier, à la suite de la parution du
décret précisant les 10 milliards d'euros d'économie prévues pour 2024 sur les
dépenses de l'État, le budget de la PJJ avait été grignoté de quelque 38
millions d’euros, dont plus de 700 000 en dépenses de personnel.
« Les personnels sous
contrat sont la variable d’ajustement »
Les syndicats alertent sur
les conséquences « désastreuses » de la situation. Côté
personnels, déjà, puisque les futurs chômeurs, « du fait du délai de
carence, ne percevront leurs indemnités de chômage que deux à trois mois après
la fin de leur contrat » et leurs familles. Mais les organisations
s’émeuvent également d’une « mise en danger immédiate de
[l’]institution, notamment dans la qualité de la prise en charge des jeunes
suivis », avec des adolescents sur liste d’attente dans les unités
éducatives en milieu ouvert et « des hébergements fragilisés ».
En effet, « plusieurs services de la PJJ vont se retrouver avec des
postes non remplacés », tonnent-elles.
En parallèle, c’est le
recours massif aux contractuels, régulièrement pointé du doigt, car jugé trop
précarisant, qui est dénoncé. De l’avis des syndicats, les directions
interrégionales sont « en roue libre » et « laissées
en complète auto gestion dans le choix des contrats renouvelés ou non ».
« Encore une fois, les personnels sous contrat sont la variable
d’ajustement (...). On touche même le fond lorsque la seule solution préconisée
consiste à sacrifier des contrats sur des périodes courtes allant d’un à deux
mois, avec l’espoir fou de pouvoir réembaucher de nouveau dès octobre (...) De
qui se moque-t-on ? » tancent-ils.
En 2022, la sénatrice Maryse
Carrère soulignait dans un rapport que le taux de contractuels dans la PJJ
était supérieur à 20 %, avec un renouvellement lui aussi élevé. Sur les 1 564
sorties et les 1 656 entrées prévues en 2023, plus de 40 % des flux étaient « liés
à des recrutements d'agents contractuels ou des fins de contrats ».
Bérengère
Margaritelli