JUSTICE

Le monde de la justice rend hommage à Mathieu Hérondart

Le monde de la justice rend hommage à Mathieu Hérondart
Publié le 08/08/2025 à 17:56

Le président de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) est décédé ce mercredi 6 août, à l’âge de 51 ans. Dans un communiqué publié ce vendredi, le ministère de la Justice salue un « grand serviteur de l’Etat ».

Le ministère de la Justice salue ce vendredi 8 août « un esprit brillant et curieux ». Mathieu Hérondart, président de la Cour nationale du droit d’asile depuis 2022, est décédé « brutalement » mercredi 6 août, à l’âge de 51 ans. Sur LinkedIn, plusieurs figures du droit ont tenu à lui rendre hommage.

Le président du tribunal judiciaire de Paris, Peimane Ghaleh Marzban, salue « un grand serviteur de l'Etat et avant tout un juge, aimant profondément son métier, avec hauteur de vue et humanité ».

« Engagé au service de la justice, il incarnait la difficile conciliation entre la rigueur et l’humanité nécessaire au traitement d’un contentieux sensible », écrit la présidente du Conseil national des barreaux, Julie Couturier.

Du Conseil d’Etat aux cabinets ministériels

Diplômé de HEC, ancien élève de l’ENA, Mathieu Hérondart aura exploré tous les arcanes de l’entreprise, du marché et des institutions étatiques, avant d’entrer au Conseil d’État en 2000. D’abord à la section du contentieux puis à la section des finances, où il démontre « sa grande technicité ». En 2004, il devient secrétaire général adjoint du Conseil d’État et secrétaire général de la Commission pour la transparence financière de la vie.

Puis, en 2007, il passe directeur adjoint du cabinet de la ministre de la Justice, Rachida Dati. En 2017, il est nommé directeur du cabinet de l’ancienne garde des Sceaux, Nicole Belloubet, avant de retourner au Conseil d’État en 2020. Il prend la présidence de la Cour nationale du droit d’asile en 2022.

Défenseur de l’universalisme français

Dans un communiqué, l’institution, récemment réformée dans le cadre de la loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration du 26 janvier 2024, célèbre « une figure majeure récente de son histoire récente ».

« Il eut à cœur de défendre ce principe cher à l’universalisme français, dans un contexte géopolitique inédit, et ce malgré les tentations grandissantes de repli », communique l’Elysée. « Dans le fracas du monde, armé de cet esprit de réforme, il permit à la juridiction de rendre ses jugements avec précision et efficacité, tout en l’adaptant aux bouleversements internationaux et aux besoins de notre territoire. »

En juillet dernier, sous la présidence de Mathieu Hérondart, la France avait attribué pour la première fois à une ressortissante palestinienne - une mère de famille ayant quitté la bande de Gaza peu après les attaques du 7 octobre - le statut de « réfugiée ». Une première en France.

L’institution avait jugé que les « méthodes de guerre » employées par les forces israéliennes dans la région étaient « suffisamment graves pour être considérées comme des persécutions », ouvrant droit au statut de réfugié, conformément à la Convention de Genève (1951). La CNDA était ainsi allée à l’encontre de la décision prise par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) quelques mois plus tôt.

Delphine Schiltz

 

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