La statistique, qui ressort
des données publiées mercredi 6 novembre par le service statistique du
ministère de l’Intérieur (SSMI), est dans la lignée de la hausse moyenne constatée
depuis 4 ans.
L’augmentation est conséquente,
et pourtant, elle est « proche du taux d’évolution annuel moyen
constaté depuis 2019, soit 13 % ». Les violences conjugales
enregistrées en France en 2023 par les services de sécurité font état de 271
000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire, soit
10 % de plus que l’année précédente. Une hausse attribuée par le SSMSI au contexte
de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des
victimes par les services de police et de gendarmerie. Le rapport précise aussi
que « le nombre de victimes enregistrées a […] doublé depuis 2016 ».
Si la majorité des violences
conjugales dont il est fait état sont des violences physiques (dans 64 % des
cas), les violences sexuelles affichent elles aussi une hausse importante (+14
%), de même que les violences verbales ou psychologiques (+13 %).
A noter que les violences
sans ITT progressent encore (+13 %), comme en 2022. En outre, les dernières
évolutions législatives ont permis de comptabiliser d’autres types d’infractions
fréquentes comme les appels ou messages malveillants (en hausse de 17 %), ou
encore l’usurpation d’identité ou les atteintes à la vie privée (en hausse de
26 %), dont le contexte conjugal est devenu une circonstance aggravante.
86 % des mis en cause sont des
hommes
Comme les années précédentes,
la grande majorité des victimes sont des femmes (85 %) dont la moitié ont entre
25 et 39 ans, et comme en 2022, le Pas-de-Calais, la Réunion, le Nord, la Somme
et la Seine-Saint-Denis figurent parmi les départements qui affichent les plus
forts taux de victimes enregistrées. En revanche, les hommes constituent la
plus grande partie des mis en cause (86 %). Au total, 115 homicides conjugaux
ont été recensés, et 437 tentatives.
Bien que les chiffres
recueillis correspondent aux plaintes enregistrées par les services de police
et de gendarmerie, dans la réalité, le phénomène des violences conjugales
reste difficile à évaluer. Grâce à la sensibilisation, les mentalités évoluent
et les signalements augmentent d’année en année, mais les plaintes des victimes
restent encore minoritaires.
Selon l’enquête Vécu et ressenti
en matière de sécurité (VRS), seules 14 % des victimes ont porté plainte auprès
des services de sécurité pour les faits qu’elles ont subis en 2022, soit une
victime sur sept. Bon à savoir : depuis octobre 2023, les hôpitaux
franciliens offrent la possibilité de déposer plainte sur place, sans avoir à
se rendre au commissariat.
Le rapport complet est à
retrouver ici.
Mylène
Hassany