ENTREPRISE

Plus de 296 000 entreprises créées en Île-de-France en 2023

Plus de 296 000 entreprises créées en Île-de-France en 2023
Publié le 13/02/2024 à 10:52

C’est le plus grand nombre enregistré depuis cinq ans, révèle une enquête de la Banque de France présentée début février lors d’une conférence coorganisée avec la CCI Paris Île-de-France sur le paysage économique francilien. 

Lundi 5 février 2024, la Banque de France et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris Île-de-France ont donné une conférence portant sur le paysage économique de la région, à l’occasion de laquelle était notamment présentée une enquête menée par la Banque de France. 

L'enquête, menée parmi 3 700 chefs d'entreprises, révèle notamment qu’en 2023, la région a enregistré 296 054 nouvelles entreprises, soit le plus grand nombre enregistré depuis cinq ans, et après une progression régulière depuis 2019, où ce chiffre s'élevait à 246 696. Cependant, il convient de nuancer ces résultats : en effet, bien que la tendance à la création d'entreprises en Île-de-France soit globalement à la hausse, cette augmentation varie selon le type d'entreprise. Une comparaison entre les années 2022 et 2023 révèle une augmentation notable du nombre de micro-entrepreneurs lançant leur activité, tandis que, pour les entreprises hors du statut de « micro-entreprise », le nombre a tendance à diminuer.

Un autre détail important à relever est l'augmentation du nombre de défaillances d'entreprises en Île-de-France en cumul sur un an. En décembre 2019, le nombre d’entreprises défaillantes s'élevait à 11 346. À la suite de la pandémie du Covid-19, une baisse significative a pu être observée, avec 8 767 défaillances recensées en novembre 2022. Cependant, une augmentation a été observée par la suite, avec un nombre de défaillances qui non seulement est revenu aux niveaux d'avant, mais les a aussi surpassés, enregistrant 11 892 cas en novembre 2023, ce qui correspond à une hausse de 35,6 %. Les secteurs les plus affectés par les défaillances d'entreprises incluent, en tête, les services marchands (40 % des défaillances), suivis par la construction (22 %) et le commerce (20 %).

Jean-Pascal Prevet, directeur régional Île-de-France de la Banque de France et Dominique Restino, président de la CCI Paris Île-de-France, ont présenté les derniers chiffres économiques de la région

86 % des commerces affectés par l’inflation 

Une enquête menée par le CROCIS, l'observatoire économique de la CCI, auprès de 650 commerces en Île-de-France, met quant à elle en lumière le défi majeur que représente l'inflation pour ces derniers. Avec une hausse croissante des prix, 86 % des commerçants rapportent ressentir un impact négatif, se traduisant par une diminution de la fréquentation et, par conséquent, une baisse de leur chiffre d'affaires. En outre, l'augmentation du coût de l'énergie affecte également les entreprises : 88 % des commerçants ont remarqué cette tendance, les contraignant à relever leurs prix de vente et à réduire leur propre rémunération pour compenser.

D’autre part, toujours d'après la même étude du CROCIS, les initiatives des commerçants en matière d'environnement restent quelque peu mitigées. En effet, seulement 53 % d'entre eux ont entamé des actions concrètes, en privilégiant notamment des produits avec moins d'emballages. De plus, il est rapporté que 39 % des commerces ont anticipé le tri des biodéchets, une mesure pourtant rendue obligatoire depuis le 1er janvier.

Enfin, lorsqu'ils ont été questionnés sur l'adoption d'une stratégie de vente « multicanal », offrant des alternatives au commerce physique telles que le click and collect ou la livraison à domicile, 41 % des commerçants ont indiqué avoir déjà adopté cette approche. De plus, 65 % affirment disposer d'un site web, révélant une augmentation de cette tendance par rapport aux années précédentes.

Des perspectives encourageantes en 2024 

Bien que 2023 ait présenté des défis pour certains commerçants, l'année 2024 s'annonce sous de meilleurs auspices. Les prévisions concernant l'évolution de la rentabilité sont optimistes pour l'ensemble des secteurs de la région, malgré une tendance générale à la stagnation. L'industrie se distingue par une augmentation de sa rentabilité estimée à 33 %, mais les services marchands pourraient faire encore mieux avec 35 %, tandis que la construction semble à la traîne avec une hausse prévue de seulement 13 %. Toutefois, une stagnation marquée est anticipée dans tous les secteurs, la construction étant particulièrement concernée avec une stagnation projetée à 63 %. 

À l'inverse, l'industrie et les services marchands devraient connaître une stagnation respective de 51 % et 45 %. Quant à la baisse de la rentabilité pour 2024, elle devrait rester modeste par rapport aux autres indicateurs. L'industrie s'avère être le moins affectée avec seulement 16 %, contre 20 % pour les services marchands et 24 % pour la construction, ce dernier secteur étant prévu comme le plus en difficulté selon les projections.

Pour les perspectives de chiffre d'affaires en 2024, les secteurs analysés affichent des tendances diversifiées. L'industrie anticipe une croissance de sa valeur de 2,6 %, accompagnée d'une modeste hausse de volume de 0,50 %. Les services marchands, quant à eux, semblent se diriger vers une année plus favorable, avec une importante augmentation de valeur estimée à 10,5 % et une croissance de volume de 7,3 %. La construction, cependant, fait face à des prévisions moins réjouissantes : ce secteur pourrait voir une légère augmentation de sa valeur de 1,3 %, mais avec une réduction de volume de 1,3 %. 

Enfin, à l’aune des Jeux olympiques de Paris 2024, l'effet de cet événement majeur sur le commerce local suscite de vives interrogations quant à son impact, positif ou négatif… Du côté de Dominique Restino, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie Paris Île-de-France, la positivité est de mise. « On imagine toujours le pire ! Jusqu’à présent, des choses très négatives sont arrivées mais je ne pense pas que [les JO] soit la pire chose qui arrive, donc il faut avoir une ouverture d’esprit. Les commerçants sont aussi des chefs d’entreprises et l’économie joue un rôle important sur leur moral, alors c’est le moment ou jamais pour avoir du réalisme et de l’optimisme. »

Romain Tardino

 

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