Cette
haute-fonctionnaire passée par le ministère de la Justice dirige actuellement
la Direction des missions de l’administration territoriale et de l’encadrement
supérieur (Dmates). Elle prendra ses fonctions le 22 septembre.
Fabienne Balussou a été
nommée préfète de l’Essonne et sera amenée à prendre ses fonctions le 22
septembre prochain, annonce le gouvernement via un décret portant nomination, daté
du 27 août. Elle remplace ainsi Frédérique Camillieri, en poste depuis février
2024.
Administratrice de l’Etat,
Fabienne Balussou a déjà été à la tête de deux préfectures de département, la
Haute-Saône (2019-2021) et la Haute-Vienne (2021-2023). Passée par Sciences Po,
elle a également une maîtrise en droit public et une formation en gestion des
ressources humaines, après des études à l’université Lyon III et à la Sorbonne.
Un début de
carrière à l’administration pénitentiaire
Fabienne Balussou a également
occupé les fonctions de directrice des services pénitentiaires de la maison
d’arrêt de Dijon puis de Paris-La Santé ; elle a ensuite poursuivi sa
carrière au ministère de la Justice, à la DISP de Dijon puis à la Direction de
l’administration pénitentiaire, avant de se mettre au service du ministère de
l’Intérieur.
Elle occupe, de 2008 à 2016, différents postes de sous-préfète, notamment de l’Allier et à la préfecture de région en Auvergne.
L’Ile-de-France ne lui est par ailleurs pas inconnue, puisqu’elle a également été secrétaire générale de la préfecture du Val-de-Marne de 2018 à 2019.
Si cette
nouvelle arrivée a été saluée dans le département, cette « valse des
préfets » interroge, notamment les élus du territoire : « Rien que sur ce mandat (mars 2020/mars 2026) qui n’est donc pas
encore terminé, nous en sommes désormais à cinq préfets et préfètes (…). C’est
proprement scandaleux pour un département de plus de 1,3 millions d’habitants
en Ile-de-France et qui fait face à autant d’enjeux majeurs. (…) Je crains que
les gouvernements aient fait de l’Essonne et quelques autres départements
considérés comme typiques ou représentatifs du corps national, une forme de
marchepied ou de tremplin pour tester leurs grands serviteurs avant de les
appeler à des fonctions plus importantes », réagit ainsi Stéphane
Beaudet, maire d’Evry-Courcouronnes, dans un communiqué publié sur ses réseaux
sociaux.
« Un tel rythme de
nominations rend difficile une continuité de l’action de l’État,
particulièrement indispensable dans les temps troublés que nous connaissons »,
s’indigne aussi Alain Zabulon, haut-fonctionnaire et ancien préfet délégué à
l’égalité des chances dans l’Essonne (2006 – 2008). « La gestion du
corps préfectoral est un art délicat qui doit allier rigueur et neutralité, mais
aussi sens de l’opportunité dans le choix des hommes et des femmes qui
incarnent cette fonction. »
Reste à savoir si la nouvelle
représentante de l’Etat reprendra tels quels les chantiers prioritaires entamés
par sa prédécesseure face aux défis du département, comme la lutte contre les
rixes et contre le narcotrafic, la sécurité routière ou encore le
raccourcissement des délais d’obtention des titres de séjour.
Mylène Hassany