L’Ifop a révélé dans son 71e baromètre
de conjoncture des TPE du 6 avril que les entreprises sont globalement
pessimistes en ce 1er trimestre 2023 pour ce qui est des
affaires en France au vu du contexte économique, impactant de surcroit le moral
des chefs d’entreprises qui doivent notamment faire face à la hausse des coûts
tout en maintenant leur activité.
Après cinq années
d’interruption, le baromètre des TPE – l’enquête de
conjoncture trimestrielle de FIDUCIAL réalisée par l’Ifop auprès de 1 001
dirigeants de très petites entreprises – a rendu le 6 avril dernier un bilan en
demi-teinte pour le 1er trimestre 2023.
Majoritairement, la confiance
dans les mesures et actions économiques du gouvernement Macron n’est pas de
mise pour 66 % des dirigeants d’entreprise. 76 % des patrons se
disent même pessimistes quant aux affaires en France, dont 25 % s’estiment
très pessimistes.
Une perte de confiance qui a notamment
impacté le moral des chefs d’entreprises puisque 52 % ne sont pas
optimistes pour leur propre activité. Une tendance marquée en particulier dans
le secteur de la santé et de l’action sociale (69 %), le commerce
(62 %) et les services aux particuliers (55 %), lesquels seraient
également impactés par les mesures mises en place par le gouvernement pour
lutter contre l’inflation, jugées « néfastes ».
90 % des entreprises
veulent conserver leurs effectifs malgré le contexte économique
En outre, c’est 48 % des
dirigeants de TPE qui pensent que les mesures prises ou à venir par le
gouvernement pour lutter contre l’inflation auront un impact négatif sur leur entreprise,
et en particulier dans le secteur de la santé avec 61 %, et seulement
1 % pense qu’elles auront à l’inverse un impact positif.
De manière globale, 66 %
des dirigeants considèrent que leurs préoccupations ne sont pas prises en
compte par le gouvernement, dont 40 % déclarent qu’elles ne le sont pas du
tout.
Les entreprises ont alors
pris les mesures qui s’imposent bien qu’il y a une volonté de limiter les
dégâts. Ainsi, 90 % d’entre elles ont décidé de ne pas réduire leurs
effectifs et 79 % ont conservé leur fournisseur. Les TPE ont
majoritairement gardé leur offre de produit ou services. En revanche, les
projets d’investissement divisent les entreprises puisque 49 % les ont
reporté quand 51 % les ont maintenus.
Un climat inflationniste qui se
répercute sur les prix de vente de 66 % des entreprises
Sans surprise, le coût de
l’énergie est le poste de dépense qui a le plus augmenté au cours des six
derniers mois pour 72 % des patrons, suivi par les matières premières et
les fournitures (69 %), puis les assurances (17 %).
Pour parer ces augmentation,
66 % des TPE admettent avoir répercuté la hausse des coûts sur leur prix
de vente qui est plus significative dans le secteur du BTP, de l’hôtellerie et
de l’industrie.
Toutefois 56 % des
entreprises déclarent ne pas avoir de difficultés financières et seules
7 % se disent être en difficulté très importante.
Par ailleurs, si une large
majorité des TPE ont choisi de garder leurs effectifs, 44 % d’entre elles
ont ressenti une plus forte pression de leurs salariés sur l’augmentation des
salaires, expliquant l’augmentation à ce poste de dépense pour 16 % des
patrons au premier trimestre 2023.
Les postes vacants le sont en
moyenne 4,4 mois
L’autre difficulté rencontrée
et par les TPE est celle de l’embauche. Si 15 % des dirigeants de TPE ont
employé ou prévoient de le faire, 16 % peinent à recruter, laissant des
postes vacants pendant plusieurs mois. En moyenne, les postes vacants au sein
des TPE le sont depuis 4,4 mois.
Dans le détail, 41 % des
postes sont vacants depuis plus de six mois et 27 % le restent pendant
moins d’un mois. Le secteur de services aux entreprises est le secteur
d’activité où l’on en retrouve le plus, suivi par le service aux particuliers
et l’hôtellerie avec 0,4 poste vacant respectivement.
L’âge idéal de départ en
retraite serait de 62,4 ans
Un autre point d’attention du
baromètre porte sur la réforme des retraites qui est contestée par 62 %
des dirigeants de TPE, des scores « particulièrement proches de la
mesure réalisée sur l’ensemble des Français mi-mars, avec 32 % qui y
étaient favorables » précise le sondage.
En effet, selon les
dirigeants des TPE, l’âge idéal de départ à la retraite serait de 62,4 ans
contre les 64 proposés par le gouvernement dans sa réforme. Un âge qui varie logiquement
selon les secteurs d’activité et la pénibilité : dans l’industrie et le
BTP par exemple, l’âge idéal se situe vers 61,3 contre 64,2 ans pour les
services aux entreprises. 13 % ont tout de même estimé que l’âge idéal est
de 65 ans et au-delà.
Par ailleurs, le sondage a
révélé que sur les 60 % de dirigeants qui méconnaissent le montant de la
pension de retraite qu’ils percevront, 48 % ne le connaissent pas du tout.