ENTREPRISE

Budget 2024 : la CPME refuse des mesures "pénalisantes pour les entreprises"

Budget 2024 : la CPME refuse des mesures
Publié le 27/08/2023 à 15:11

Alors que le gouvernement prépare ses projets de lois de finances et de financement de la Sécurité sociale pour l’an prochain, la confédération lui demande « de ne pas céder aux sirènes de la facilité en augmentant les taxes et impôts qui pèsent sur les entreprises ». La CPME craint que certaines mesures ne cassent « la dynamique actuelle de créations d’emplois ».

Le gouvernement a fait sa rentrée, mercredi 23 août. L’occasion pour la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) de lui faire passer un message, alors que le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) sont en préparation.

Dans un communiqué, la confédération affirme partager « la volonté gouvernementale de réduire le déficit public » mais propose pour cela de prendre en priorité des mesures visant à réduire « les dépenses visant la sphère publique ». La CPME regrette à ce sujet l’absence de réforme de la fonction publique et de projet de réduction des emplois dans le secteur, estimant que « notre pays souffre d’une suradministration ».

L’organisation patronale dénonce au contraire des mesures « pénalisantes pour les entreprises » qui seraient évoquées, citant notamment la dernière tranche de contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Vouée à une suppression en deux ans dans la loi de finances pour 2023, la suppression totale aura finalement lieu en 2027 seulement d’après une annonce du ministre de l’Économie le 24 août, soit un retard de trois ans. Un manque à gagner de 3 milliards d’euros pour les entreprises, soit « autant d’argent en moins pour financer les lourds investissements nécessaires à la transition écologique », estime la CPME.

Les TPE/PME, « dindons de la farce » ?

La plus grande inquiétude de la confédération concerne la mise à la charge des entreprises des indemnités journalières de Sécurité sociale entre les 4e et 7e jours d’arrêt de travail. Parallèlement, serait imposé à tous un jour de carence d’ordre public pour lequel il serait interdit de verser une rémunération. « Les grandes entreprises, dont la plupart payent aujourd’hui ce premier jour d’arrêt, réaliseraient ainsi des économies qui viendraient compenser le surcoût », assure la CPME, qui prédit que les TPE/PME seraient « les dindons de la farce, à hauteur de 1,4 milliard d’euros ».

À propos des allègements de charges pour les salaires, dont la portée serait limitée aux salaires de moins d’1,6 SMIC (soit environ 2 200 euros net par mois), le syndicat présidé par François Asselin craint qu’ils ne feraient « qu’accentuer l’effet trappe à bas salaires » en incitant au recrutement sous ce seuil, ce qui « s’inscrirait dans le sens exactement inverse de cette montée en gamme des emplois et des salaires, dont notre pays a tant besoin ». L’organisation redoute également que ces mesures ne cassent « la dynamique actuelle de créations d’emplois ».

La liste des dispositifs contestés par la CPME pourrait s’allonger d’ici le dépôt des projets de lois au parlement qui devrait avoir lieu dans le courant du mois de septembre. La confédération, demandant au gouvernement « de ne pas céder aux sirènes de la facilité en augmentant les taxes et impôts qui pèsent sur les entreprises », cite, entre autres, des augmentations de taxes sur les vins et spiritueux, les automobiles, les avions et les médicaments, mais aussi la fin programmée du dispositif Pinel pour la mise en location de biens immobiliers et le recentrage du prêt à taux zéro (PTZ), dans une période compliquée pour le secteur immobilier. Autant de sujets à régler d’ici le vote du budget qui doit intervenir d’ici la fin de l’année.

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