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Immigration, eau, tourisme : quels textes entrent en vigueur demain ?

Immigration, eau, tourisme : quels textes entrent en vigueur demain ?
Publié le 31/08/2024 à 08:50

Plusieurs décrets et arrêtés signés avant la démission du gouvernement prennent effet en ce début de mois.

Si l’activité législative tourne au ralenti depuis bientôt trois mois, certains textes adoptés avant la dissolution entre tout de même en vigueur ce 1er septembre.

La loi immigration poursuit sa mise en application

C’est le cas notamment d’une partie du décret du 9 juillet 2024 relatif à l'amende administrative sanctionnant l'emploi de ressortissants étrangers non autorisés à travailler et modifiant les conditions de délivrance des autorisations de travail. Il vient en application de l’article 34 de la loi pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration, dite « loi immigration », qui modifie le Code du travail pour renforcer les sanctions contre les employeurs d’étrangers en situation irrégulière, et modifiant les conditions dans lesquels l’emploi de ces travailleurs est autorisé.

L'article 1 du décret d'application modifie certaines dispositions du Code du travail pour encadrer les conditions d'octroi des autorisations de travail aux étrangers. Il introduit de nouvelles exigences pour les employeurs et les entreprises qui accueillent des travailleurs étrangers, y compris des apprentis venant de l'étranger.

L’article impose aux employeurs de respecter les obligations sociales et les règles de santé et de sécurité au travail, demandant, lorsque la demande concerne un emploi saisonnier, que le pétitionnaire fournisse la preuve que le travailleur disposera, pour la durée de son séjour, d'un logement lui assurant des conditions de vie décentes.

Le texte précise également les conditions dans lesquelles une autorisation de travail peut être refusée. Cela peut désormais être le cas lorsque l'employeur, le donneur d'ordre, l'entreprise utilisatrice ou l'entreprise d'accueil ont fait l'objet de condamnations pénales ou de sanctions administratives pour des atteintes à la vie privée ou pour faux et usage de faux. L'autorisation de travail peut être refusée également lorsque le projet de recrutement est manifestement disproportionné au regard de l'activité économique de l'employeur, du donneur d'ordre, de l'entreprise utilisatrice ou de l'entreprise accueil.

De nouvelles règles pour l’utilisation d’eaux impropres à la consommation humaine

Entre également en vigueur ce 1er septembre le décret du 12 juillet 2024 relatif à des utilisations d’eaux impropres à la consommation humaine, pris en application de l’article L1322-14 de la santé publique. Un arrêté publié le même jour vient l’accompagner.

Le décret définit des usages domestiques de l'eau pour lesquels le recours à des eaux impropres à la consommation humaine est possible sous réserve du respect d'exigences techniques et sanitaires minimales en vue de prévenir les risques pour la santé des usagers et des consommateurs d'eau. L’article L1322-14 précise en effet que l’utilisation de ces eaux est possible pour certains usages, domestiques ou dans les entreprises alimentaires, « lorsque la qualité de ces eaux n'a aucune influence, directe ou indirecte, sur la santé de l'usager et sur la salubrité de la denrée alimentaire finale ».

Pour un usage domestique, le décret autorise dans ce cadre l’utilisation d’eaux brutes (eau de pluie, eau douce et eau de puits et de forages à usage domestique) pour le lavage du linge notamment, et d’eaux grises (eaux évacuées à l'issue de l'utilisation des douches, des baignoires, des lavabos, des lave-mains et des lave-linges) et d’eaux issues des piscines à usage collectif pour le lavage de véhicules, entre autres.

En cas de mélange, l'usage le plus contraignant détermine les critères de qualité et les conditions techniques à respecter en permanence. Sauf exceptions, l’utilisation de ces eaux ne peut être effectuée que dans l’enceinte de l’établissement dans laquelle elles ont été collectées.

Le décret précise également les obligations d’un propriétaire de réseaux intérieurs de distribution d’eaux qui fait le choix de recourir à l’installation d’un système d’utilisation d'eaux impropres à la consommation humaine, notamment la mise en place d’une démarche d'analyse et de gestion préventives des risques liés à l'utilisation de ce système.

Pour certaines utilisations, comme pour le lavage du linge ou l’arrosage de jardins potagers, ces nouvelles dispositions entrent dans le cadre d’une expérimentation jusqu’en 2034, comme indiqué dans l’article 2 du décret.

Un label provisoire « Qualité Tourisme »

Un peu de changement est également du côté des professionnels du touriste. Un arrêté datant du 14 juin et entré en vigueur ce 1er septembre lance un label d’État « Qualité Tourisme », en lieu et place de la marque collective de certification « Qualité tourisme ». Ce label, destiné notamment aux hôtels et offices de tourisme et attribué par l’État, doit « garantir le haut niveau de qualité de l'accueil et des services proposés par les professionnels et acteurs du tourisme labellisés », explique l’arrêté.

Seuls les détenteurs de la marque « Qualité Tourisme » pourront avoir accès à ce label, par un transfert automatique sur ce nouveau dispositif.

Un label qui ne fera pas long feu : sa disparition est fixée au 31 décembre 2026. Il sera à cette date définitivement remplacé par le label « Destination d’excellence », lancé en mai 2024. Pour obtenir ce nouveau label, les professionnels devront se faire évaluer uniquement sur le domaine écoresponsable, seule condition supplémentaire entre les deux labels.

Alexis Duvauchelle

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